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Renée for ever

Geneva
Grand Théâtre
12/05/2012 -  
Arnold Schönberg: 4 Lieder: «Erwartung», op. 2 n°1 (poème Richard Dehmel) – 2 Balladen: «Jane Grey», op. 12 n°1 (poème Heinrich Ammann)
Alexander von Zemlinsky: Cinq Lieder sur des poèmes de Richard Dehmel: «Vorspiel», «Ansturm», «Letzte Bitte», «Stromüber», «Auf See»
Erich Korngold: Lieder des Abschieds: «Sterbelied», op. 14 n°1 (poème Alfred Kerr) – 6 einfache Lieder: «Das Heldengrab am Pruth», op. 9 n°5 (poème Heinrich Kipper) – 3 Lieder: «Was Du mir bist?», op. 22 n°1 – Unvergänglichkeit: «Das eilende Bächlein», op. 27 n°2 (poèmes Eleonore van der Straaten)
Johann Strauss fils: Pastiche du Singspiel «Walzer aus Wien: «Frag mich oft» (texte Julius Bittner, arrangement Korngold)
Joseph Canteloube: Chants d’Auvergne: «Baïlero» – «Malurous qu’o uno fenno» – «La Délaïssado»
Maurice Ravel: Shéhérazade: «La Flûte enchantée» – «L’Indifférent»

Renée Fleming (soprano), Maciej Pikulski (piano)


R. Fleming (© DECCA/Andrew Eccles)


Qu’est-ce qu’une diva? Une artiste capable de remplir une salle sur son nom, par son seul magnétisme, quel que soit le programme proposé? Assurément Renée Fleming répond à cette définition. Son récital à Genève était complet dès l’ouverture de la location, devenant, du coup, «the hottest ticket in town», comme le disent si bien les Anglo-Saxons. Et c’est vrai que le Grand Théâtre était plein à craquer malgré un programme austère et exigeant, «intellectuel» serait-on tenté de dire, en tout cas sans paillettes. La soprano américaine a fait pour l’occasion son grand retour à Genève, où, alors jeune chanteuse peu connue, elle avait été engagée en 1991 pour interpréter Fiordiligi dans Così fan tutte par un certain... Hugues Gall, à l’époque directeur du Grand Théâtre. Elle était revenue la saison suivante dans Don Giovanni, avant d’entamer la carrière que l’on sait.


Après un démarrage prudent, comme si elle s’économisait, Renée Fleming a démontré la plénitude de ses moyens dès le milieu de la première partie, des moyens que le temps n’a heureusement guère entamés! Dans ce récital teinté de mélancolie et de nostalgie, délicieusement décadent, aux partitions très peu connues, on a admiré chez elle l’onctuosité et le moelleux du timbre, la technique sans faille, les couleurs, les nuances, les murmures, l’implication et l’engagement de l’artiste, comme totalement possédée par ce qu’elle chantait. Certes, des erreurs sont venues parfois se glisser dans les textes et certaines phrases ont pu sembler trop appuyées et affectées, mais ces détails ont vites été oubliés devant l’intelligence de l’interprète. Au piano, Maciej Pikulski a été un accompagnateur sensible et subtil. Deux robes magnifiques, quatre bis contrastés, la diva a été particulièrement généreuse. Difficile d’imaginer une plus belle manière de fêter les 50 ans de la réouverture du Grand Théâtre, complètement détruit après un incendie en 1951.



Claudio Poloni

 

 

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