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Neeme à toutes les sauces.

Toulouse
Halle aux Grains
11/15/2000 -  
Wilhelm Stenhammar : Excelsior
Camille Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle N°1
Edvard Grieg : Peer Gynt, suite N°1
Jean Sibelius : Symphonie N°5

Orchestre symphonique de Göteborg, Neeme Järvi (direction) Alexandre Kniazev, (violoncelle)

Le chef estonien Neeme Järvi s’était attiré, il y a quelques années de cela, les foudres de la critique -surtout française- pour sa production discographique intense et quelque peu inégale. Mais cette soif d’enregistrement n’était que le reflet de la curiosité insatiable d’un musicien qui n’a jamais hésité à sortir du répertoire le plus rabâché pour servir des compositeurs tels Alfven, Stenhammar, Gade ou même Grieg, dont il a révélé grâce à son intégrale des œuvres quasi inconnues.
Aussi, quelle que soit par ailleurs l’opinion que l’on peut avoir sur ce musicien tout sauf anodin, il convient de célébrer son action pour les territoires les moins connus de la musique symphonique. L’orchestre de Göteborg étant d’ailleurs le plus souvent associé à ces redécouvertes, grande était la curiosité de voir ce chef et cet orchestre dans un répertoire qu’il ont souvent bien servi au disque, et de savoir si l’on trouverait en concert une réponse aux critiques qui leur étaient adressées.
Une première constatation est l’orchestre de Göteborg, s’il ne démérite pas, n’a rien non plus d’exceptionnel. Si l’homogénéité des cordes est bonne, leur sonorité, un peu acide et sèche, n’est pas spécialement remarquable, non plus que leur virtuosité. Les pupitres de bois s’en tirent d’ailleurs mieux, avec une remarquable clarinette solo et une flûte virtuose, quoique légèrement indiscrète.
Quant à la direction elle-même, elle offrait matière tout autant à la louange qu’à la critique, à l’image d’une première partie allant curieusement decrescendo. L’ouverture de Stenhammar, très belle œuvre par ailleurs, trouvait Järvi à son meilleur, mordant et altier. C’est d’ailleurs dans cette page que l’orchestre a paru le plus à l’aise par l’ampleur de sa sonorité et la qualité des interventions solistes.
Le Concerto pour violoncelle de Saint-Saëns marquait un net pas en arrière, la direction de Järvi s’y faisant routinière et pressée, tandis qu’un soliste excité raclait chaque note de la partition en faisant un sort à la sonorité et à l’intonation.
Mais la plus grosse déconvenue vint des extraits de Peer Gynt de Grieg. On a du mal à croire que le même chef et le même orchestre aient pu nous offrir chez Deutsche Grammophon une des versions de référence de l’œuvre, avec celle de Per Dreier cher Unicorn. Ici, le résultat était décousu, à l’image du Au matin au tempo imprécis, d’une Mort d’Ase survolée ou d’un Dans le hall du roi de la montagne sans aucune tenue orchestrale et qui s’étalait dans le Strigendo final.
Heureusement, la Symphonie N°5 de Sibelius offrait d’autres attraits et échappait à cette routine. Plus engagé, chef et orchestre en ont offert une interprétation très honorable, mais honorable seulement. Malgré la qualité de la mise en place et des phrasés dynamiques, jamais on n’y sentait ce côté tout à la fois éruptif et lyrique que d’autres chefs ont su y mettre.
Ni déception, ni révélation, ce concert un peu routinier montrait que Neeme Järvi peut, effectivement, parfois donner raison à ses détracteurs par le manque d’engagement de sa direction, comme il peut donner raison à ses supporters par ses qualités dans un répertoire qui lui sied davantage.




Laurent Marty

 

 

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