About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Astor Vivaldi

Paris
Le Perreux-sur-Marne (Centre des bords de Marne)
11/15/2012 -  
Antonio Vivaldi : Concertos pour violon «Le quattro stagioni», opus 8 n° 1 à 4, RV 269, 315, 293 et 297
Astor Piazzolla : Las Cuatro Estaciones Portenas

Irène Jacob (récitante), Jérôme Bertin (création lumières)
Le Concert idéal, Marianne Piketty (violon et direction)




Quatrième édition pour les Notes d’automne au Perreux-sur-Marne: sous la direction artistique de Pascal Amoyel, ce «festival musical et littéraire» a proposé, du 12 au 18 novembre, neuf spectacles mêlant, sous des formes diverses, musique – Gershwin, Messiaen, Offenbach, Poulenc, Saint-Saëns et Schubert joués par François Chaplin, Nicolas Dautricourt, Michel Portal, François Salque et le Quatuor Manfred – et textes – la Bible, Dubillard, Loti et Eric-Emmanuel Schmitt lus par Marianne Denicourt, Jean-Claude Drouot, Francis Huster et Anne Roumanoff.


Bon nombre de ces spectacles sont créés dans le cadre du festival: ainsi de l’association des Quatre Saisons de Vivaldi (1725) et des Quatre Saisons de Buenos Aires (1965-1970) de Piazzolla, données par Le Concert idéal et la violoniste Marianne Piketty (née en 1962), codirectrice artistique de l’ensemble avec Pascal Amoyel et Emmanuelle Bertrand. Le rapprochement va d’autant plus de soi que l’écriture volontiers néoclassique de Piazzolla ne jure pas excessivement avec celle de Vivaldi. En outre, c’est – vraisemblablement, car le programme ne le précise pas – l’arrangement réalisé il y a une quinzaine d’années pour Gidon Kremer par le compositeur russe Leonid Desyatnikov (né en 1955) qui a été retenu, recherchant la symétrie avec le modèle vivaldien auquel il emprunte par ailleurs quelques furtives citations.


Vivaldi avait écrit lui-même quatre sonnets décrivant chacune des saisons et donnant des clefs d’écoute de chacun de ses concertos, mais c’est ici un texte original de Carl Norac (né en 1960) qui fait le lien entre les mouvements ou se superpose à la musique. A l’image de l’alternance des deux œuvres, comme un dialogue entre deux époques et deux continents, l’écrivain belge évoque deux enfants perdus de part et d’autre de l’Atlantique, une citadine dans une forêt européenne, un campagnard dans les rues de la capitale argentine. Robe bleue et pieds nus, Irène Jacob (née en 1966) se démène, d’un côté à l’autre de la scène, disparaissant puis réapparaissant des coulisses, mimant et dansant, mais elle ne peut empêcher que le propos s’égare dans une confusion tour à tour incantatoire, prétentieuse et verbeuse, quand ce n’est pas dans des jeux de mots qui tombent à plat, comme entre «tango» et «tanguer». Quant à la «création lumières» de Jérôme Bertin, elle reste pour le moins discrète tout au long de cette heure et quart.


Musicalement, du printemps vivaldien au printemps piazzollien, le résultat est plus convaincant. La justesse n’est certes pas toujours irréprochable – beau solo, toutefois, de la violoncelliste Pauline Buet dans l’Otono porteno – et les musiciens soulignent sans doute excessivement le caractère séquentiel du discours, mais les onze cordes offrent un bon compromis entre instruments modernes et interprétation baroque, sous la houlette énergique de Marianne Piketty, qui indique même à la comédienne quand elle doit intervenir. C’est cependant la toute fin de la soirée qui offre le moment le plus poétique: sur un accord tenu par les cordes, le clavecin énonce le premier thème du Printemps de Vivaldi, mais, tel une boîte à musique dont le ressort se détend, il ralentit avant de s’arrêter au milieu d’une phrase.


Le site du festival Notes d’automne
Le site de Marianne Piketty
Le site de Carl Norac
Le site du Concert idéal




Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com