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Moglia tient bon la barre Toulouse Halle aux Grains 11/09/2000 - Franz Schubert : Cinq danses allemandes D. 90 ; cinq menuets D. 89 Rondo pour violon et cordes D. 438 Ernst Krenek : Élégie symphonique Sergei Prokofiev : Visions fugitives (orchestration Rudolf Barchaï) Orchestre de Chambre National de Toulouse, Alain Moglia (violon et direction) En butte à de sérieux problèmes de financement, qui semblaient même un moment mettre en danger sa saison, l’Orchestre de Chambre de Toulouse a montré grâce à ce concert d’ouverture qu’il entendait maintenir le cap. Faisant de nécessité vertu, Alain Moglia a fait preuve de ses talents de programmateur en mettant sur pied une saison des plus prometteuses, sans aucun soliste invité mais réunissant des œuvres rares de compositeurs connus ou pas, ou des œuvres connues dans des adaptations inédites. Ce concert offrait un exemple de ce mélange avec des œuvres, il faut bien le dire mineures, d’un tout jeune Schubert, un compositeur peu donné, Krenek, et un superbe arrangement pour cordes de quelques-unes de Visions fugitives de Prokofiev. La première partie n’était pas tout à fait à la hauteur de l’ambition, tant, malgré le nom illustre de Schubert, ces successions de danses de salon paraissent creuses et anodines, même si parfois affleure le génie harmonique particulier du compositeur. Le Rondo pour violon n’est guère plus convaincant musicalement et Alain Moglia ne s’y est pas montré d’une totale sûreté technique. Mais cela n’était que hors-d’œuvres et la vraie partie consistante était dédiée à la musique du XX° siècle, répertoire qui sied particulièrement à Moglia et ses troupes. Concentrés et unis, les musiciens nous ont offert une vision très prenante de l’Élégie symphonique de Krenek, pièce de circonstance cependant. Mais, surtout, nous avons pu découvrir l’excellente orchestration par Barchaï des Visions fugitives, véritable chef-d’œuvre de Prokofiev. Plutôt qu’une simple adaptation, il s’agit en fait d’une véritable re-création utilisant toute les possibilités techniques et musicales des cordes, et qui jamais ne fait regretter le piano original. L’Orchestre de chambre de Toulouse, en pleine forme, a montré dans ces miniatures toute la versatilité de son talent. Alors, bon vent à l’Orchestre de chambre de Toulouse et à son capitaine, Alain Moglia. Laurent Marty
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