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Le Fils du régiment

Paris
Opéra Bastille
10/15/2012 -  et 18*, 21, 24, 27, 30 octobre, 2, 6, 8, 11 novembre 2012
Gaetano Donizetti: La Fille du régiment

Doris Lamprecht (La Marquise de Berkenfield), Natalie Dessay*/Desirée Rancatore (Marie), Dame Felicity Lott (La Duchesse de Crakentorp), Alessandro Corbelli (Sulpice), Juan Diego Florez*/Celso Albelo (Tonio), Francis Dudziak (Hortensius), Robert Catania (Un paysan), Daejin Bang (Le Caporal)
Orchestre et Chœur de l’Opéra National de Paris, Marco Armiliato (direction)
Laurent Pelly (mise en scène)


J. D. Florez (© Opéra national de Paris/Agathe Poupeney)


Après Covent Garden, le Met, la Staatsoper de Vienne, la voici à Paris. Il n’empêche que cette très attendue Fille du régiment déçoit. A cause d’abord du délabrement vocal de Natalie Dessay, du moins en cette deuxième représentation – la fatigue de la première, peut-être: voix sans chair et sans soutien, aux trous béants, aux aigus problématiques, qu’on ne reconnaît guère que dans «Il faut partir» et «Par le rang et l’opulence», où la ligne se retrouve, où les demi-teintes, en particulier celles du registre haut, nous rappellent heureusement le passé. Certes il y a la comédienne, mais elle surjoue plus que jamais, défigurant le personnage. Il est vrai que Laurent Pelly, loin de la retenir, lui en fait faire des tonnes – à commencer par ce repassage hystérique. Et le voilà victime, une fois de plus, des tripatouillages douteux d’Agathe Mélinand – qui prétend mettre les dialogues au goût du jour. Facilités, vulgarités, tout y passe dans cette transposition chez des poilus avinés – il répète au fond sa Grande-Duchesse de Gérolstein, alors qu’il peut, on le sait, se montrer inventif et fin. Cela dit, à en juger par les réactions du public, plus c’est gros, plus ça prend. Nous aurions préféré une subtile mise à distance du comique troupier...


Bref, nous avons plutôt entendu Le Fils du régiment. Car Juan Diego Florez, si le timbre et l’aigu se sont un rien durcis alors que la voix se corsait, est un superbe Tonio. Facilité insolente des fameux contre-ut de «Pour mon âme quel destin», mais aussi pureté de la ligne et subtilité des nuances dans «Pour me rapprocher de Marie», où il faut donner à l’élégie des couleurs délicates et dont il chante la reprise piano. On compte ceux qui, depuis Pavarotti et Kraus, réussissent autant l’un et l’autre. Et la voix se projette parfaitement à Bastille... où un tel ouvrage, destiné à Favart, n’aurait jamais dû être présenté – Garnier suffisait amplement. Mais on remplit la salle et les caisses... Authentique basse buffa pourtant, Alessandro Corbelli sait, lui, ne pas en rajouter – à l’inverse de Doris Lamprecht qui, dans son air d’entrée, en fait beaucoup – et mal. Pourtant complice de longue date, elle aussi, de Laurent Pelly, Dame Felicity semble chercher un peu sa en Marquise. Chœur solide, direction efficace, pas trop pompière, de Marco Armiliato.


On est curieux d’entendre, pour la seconde série de représentations, ce que donneront Desirée Rancatore et Celso Albelo.



Didier van Moere

 

 

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