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Un Enlèvement sans heurt

Vienna
Staatsoper
11/01/2000 -  et les 4,7 Novembre 2000
Wolfgang Amadeus Mozart : Die Entfuehrung aus dem Serail
Roland Koch (Bassa Selim), Regina Schörg (Constanze), Milagros Poblador (Blondchen), Kurt Rydl (Osmin), Rainer Trost (Belmonte), Herwig Pecoraro (Pedrillo)
Orchestre et Choeurs du Wiener Staatsoper, Leopold Hager (direction)

Le plateau est beau, le chef et l’orchestre rodés à ce répertoire : on ressort pourtant de cet Enlèvement comme on y est entre. On ne s’est certes pas ennuyé, mais l’opéra est passé très vite, sans laisser de trace.
La mise en scène de Karl-Ernst Herrmann contribue a cette impression : malgré quelques jolis idées comiques, elle semble s’effacer derrière la musique, ne dérangeant pas mais n’apportant rien non plus.
Les voix sont belles : le timbre clair et franc de Milagros Poblador fait d’elle une Blondchen vive, au caractère bien trempé : tout au plus peut-on lui reprocher quelques verdeurs. Osmin est un vrai barbare, dont Kurt Rydl prend visiblement plaisir à outrer le mauvais caractère; les contrastes entre ses interventions caverneuses et le timbre émouvant de Belmonte, amoureux transi et naïf, offrent d’intéressants moments. Dans son enthousiasme à jouer les brutes, Kurt Rydl en oublie parfois de suivre le chef et exagère un rien l’ampleur de son vibrato. Pedrillo est naïf à souhait, parvenant quand il le faut à mettre du drame dans sa voix ; Regina Schörg enfin réussit brillamment son air du deuxième acte.
On note plusieurs décalages dans les scènes avec chœurs (tout de même assez gênants quand il s’agit de caser une partie de triangle qui marque chaque temps), quelques fébrilités dans l’orchestre, certains phrasés un peu collés dans les cordes - mais l’orchestre de l’Opéra de Vienne est dans l’ensemble solide et reste fidèle a sa réputation.
Que manque-t-il alors pour être comblé ? Tout ce qui sépare la bonne lecture standard d’une grande interprétation : des fins de phrases plus soignées, des prises de risque plus perceptibles, un sentiment d’urgence - à mi-chemin entre bouffe et drame. Jamais on ne parvient à se laisser emporter, quelques menus détails nous ramenant en permanence sur terre. Reste la musique de Mozart, ni trahie ni sublimée, seule à continuer de surprendre ce soir.



Dimitri Finker

 

 

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