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Voix en herbe Cracow Philharmonie K. Szymanowski (Salle dorée) 07/14/2012 - Elèves de la classe de maître d’Helena Lazarska, avec Grzegorz Biegs et Marcin Koziel (piano)
H. Lazarska
Pas de festival de musique polonaise sans le concert des élèves d’Helena Lazarska, dont la masterclass attire, pendant une semaine, de jeunes voix prometteuses. La soprano, qui fit une belle carrière internationale, fut elle-même à bonne école : Pierre Bernac, par exemple, ou Elvira de Hidalgo. Ses talents pédagogiques n’ont d’ailleurs échappé ni au Mozarteum de Salzbourg ni à l’Université de Vienne.
C’est la loi du genre : tous ne montrent pas la même maturité ou la même assurance. Mais Helena Lazarska tire le meilleur de chacun : la jeune Constanza Romagnoli, toute timide, dont l’aigu ne s’est pas encore formé, n’en révèle pas moins, à travers « Nie ma czego trzeba » de Chopin, un timbre intéressant et un sens du phrasé. On ne s’étonne pas, en revanche, à écouter « Stary Kapral » de Moniuszko, que Daniel Borowski soit entré déjà dans la carrière : une fort belle basse, avec des graves profonds et un timbre chaud, un tempérament dramatique aussi. De même, on remarque aussitôt la mezzo Monika Schwabegger : grâce à une impeccable maîtrise du souffle, elle peut assumer les longue phrases extatiques de la Berceuse de l’opus 17 de Szymanowski. Deux autres voix d’opéra confirmées à la fin : le baryton David Spryszynski, dans la Chanson de Stanislas de Verbum nobile de Moniuszko, ne craint rien des notes aiguës, joue sur les couleurs de la voix, sait ce qu’est une ligne de chant, même s’il doit encore affermir son phrasé. Andrzej Lampert s’avère plus aguerri encore – on l’entendra d’ailleurs dans Maria de Statkowski. Tessiture assez centrale, comme chez certaines voix slaves, aigus aisés néanmoins et bien couverts, technique sûre, style idoine : de quoi affronter sans crainte l’air de Stefan du Manoir hanté de Moniuszko.
Didier van Moere
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