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Défi beethovénien

Paris
Orangerie du Domaine de Sceaux
08/05/2012 -  et 1er août 2012 (L’Argentière-la-Bessée)
Ludwig van Beethoven : Sonates n° 30, opus 109, n° 31, opus 110, et n° 32, opus 111

François-Frédéric Guy (piano)


F.-F. Guy (© Guy Vivien)


Les Opus 109, 110 et 111 (1819-1822) au programme d’un même récital: le défi demeure redoutable, même s’il a de longue date été pratiqué par les plus grands et si c’est ici aussi un beethovénien chevronné (malgré son jeune âge) qui y fait face au festival de Sceaux, François-Frédéric Guy (né en 1969), habitué à se confronter à l’intégrale des sonates en concert et en édifiant par ailleurs une au disque (Zig-Zag Territoires), dont deux volumes sont déjà parus (voir ici et ici).


Dans son répertoire d’élection, il reste égal lui-même: un jeu équilibré, articulé mais sans sécheresse, étageant soigneusement les différentes voix (notamment dans les fugues de la Trente-et-unième), d’une maîtrise tout sauf démonstrative – les moyens déployés, aussi étendus soient-ils (variété des couleurs, qualité époustouflante des trilles et battements dans les variations de la Trente-deuxième), ne constituent jamais une fin en soi. Il est des interprétations plus titanesques ou visionnaires, mais guère plus intimidantes: sans excès ni fioritures, privilégiant une rhétorique intériorisée à des sentiments par trop extérieurs et à des épanchements superflus, le pianiste français n’oublie pas pour autant le chant, qui s’élève, droit et décanté, dans le finale de la Trente-et-unième.


Mais si, chez lui, même l’urgence tend à rester olympienne, François-Frédéric Guy n’a rien de froid ou de mécanique, et donne l’impression de se débrider davantage que par le passé: moins qu’une certaine prédilection à prendre son temps dans les passages lents (introduction de la Trentième, thème et première variation du finale de la même sonate, pas très andante), il y a une indéniable volonté de ménager des effets dramatiques (accélération conclusive de la Trente-et-unième, accentuation des contrastes entre les variations finales des Trentième et Trente-deuxième, entrée en matière – au sens propre – de la Trente-deuxième, empoignée à grands gestes).


Après le second mouvement de la Trente-deuxième, «prélude au silence» selon l’heureuse formule de Brendel, peut-on entendre encore quelque chose? On comprend que François-Frédéric Guy ait eu envie de remercier le public qui avait bravé un dimanche après-midi pluvieux, mais on tombe de haut avec Pour Elise (1810), même si, par son approche originale et sans concession, il rattache cette bagatelle aux ultimes pièces de ce genre que Beethoven devait écrire quinze ans plus tard. Et il conclut avec l’un de ses bis favoris, et non moins célèbre, l’Adagio sostenuto de la Quatorzième Sonate «Clair de lune» (1801).


Le site de François-Frédéric Guy



Simon Corley

 

 

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