About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Taille progressive et minutieuse

Paris
Orangerie du Domaine de Sceaux
08/04/2012 -  
Joseph Haydn : Trio n° 26, Hob.XV.13
Ludwig van Beethoven : Trio n° 6, opus 70 n° 2
Franz Schubert : Trio n° 1, D. 898

Trio Dali: Amandine Savary (piano), Vineta Sareika (violon), Christian-Pierre La Marca (violoncelle)


A. Savary, V. Sareika, C.-P. La Marca (© Julien Mignot)


Le festival de Sceaux ne se contente pas de programmer des valeurs sûres, mais le public sait qu’il peut faire confiance à Jacqueline Loewenguth, dont le jugement n’est jamais pris en défaut lorsqu’elle s’attache à faire découvrir de jeunes talents. C’est le cas du Trio Dali – sans accent sur le «i», car ce n’est pas de peinture qu’il s’agit ici mais d’une «référence aux marbres de Dali issus d’Asie, matériau très précieux que l’on taille progressivement et minutieusement de façon à confectionner des œuvres d’art». Voilà qui en dit long sur l’ambition de la formation franco-lettone: ambition, et non pas présomption, comme le montrent ses débuts à l’orangerie.


D’apparence très traditionnelle, le programme est exclusivement viennois (et chronologique) mais sa première partie témoigne cependant d’un réel souci d’originalité. Ainsi des deux mouvements du Vingt-sixième Trio (1789), pas le plus connu du catalogue de Haydn, illustré avec tact et élégance, notamment grâce au piano tout confort d’Amandine Savary. Moins joué que le Trio des esprits, son alter ego de l’Opus 70 (1808), le Sixième de Beethoven comprend également un mouvement à variations en ut: de nouveau d’une grande séduction sonore, l’interprétation met en valeur ces moments de grâce et ces demi-teintes assez rares dans la production du compositeur mais ne manque nullement de muscle et d’élan dans l’Allegro final, qui regarde déjà vers l’ultime Trio à l’Archiduc.


Le Trio Dali a publié l’an dernier chez Fuga Libera un double album intégralement consacré à Schubert: choix opportun que de lui consacrer la seconde partie du concert, tant le Sixième Trio de Beethoven semble parfois si étonnamment schubertien – les arpèges du piano dans l’Allegretto non troppo. Dans le Premier Trio (1828), les musiciens ne confirment pas seulement une qualité instrumentale de très haut niveau mais s’approprient aussi la partition avec une sûreté réjouissante. Souple et fluide, mais toujours en éveil, leur jeu ne manque pas de caractère, évocateur et narratif, libre mais sans concession à la facilité ou au laisser-aller, à l’image d’un Allegro moderato frais et même volontiers taquin ou d’un Andante un poco mosso où ils offrent des aperçus poétiques nouveaux sur ces pages pourtant célèbres. En bis, le deuxième mouvement du Quatrième Trio «Dumky» (1891) de Dvorák permet d’apprécier l’ampleur et la profondeur du violoncelle de Christian-Pierre La Marca, puis l’alacrité et la précision du violon de Vineta Sareika, mais c’est le troisième mouvement du Troisième Trio (1851) de Schumann qui conclut cette après-midi.


Le site du Trio Dali
Le site de Vineta Sareika
Le site de Christian-Pierre La Marca



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com