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Entre Proust et Rabelais Le Mans
Lunay (Eglise Saint-Martin)
07/29/2012 -
Leos Janácek : Dumka pour violon et piano (*)
Joseph Haydn : Duo pour violon et alto (*)
Johannes Brahms : Trio avec piano n° 2, opus 87
Antonín Dvorák : Quintette avec piano n° 2, opus 81
Sarah (*) et Deborah Nemtanu (violon), Adrien La Marca (alto), Raphaël Perraud (violoncelle), Frank Braley (piano)
Pour ce dernier dimanche de juillet, nous étions conviés à assister à un concert de musique de chambre dans le cadre du premier des deux week-ends de la deuxième édition du Festival des journées musicales entre Loir et Loire, en l’église Saint-Martin de Lunay (Loir-et-Cher) connue pour ses fresques. La direction artistique de ce premier week-end avait été confiée à Deborah Nemtanu, violon solo super soliste de l’Ensemble orchestral de Paris, devenu l’Orchestre de chambre de Paris. Elle s’est adjointe sa sœur, Sarah, premier violon solo du National, l’altiste Adrien La Marca, le violoncelliste Raphaël Perraud et le pianiste Frank Braley pour un programme intitulé «De Vienne à Prague».
D’abord, deux pièces jouées par Sarah pour nous mettre dans l’ambiance du thème. Une Dumka de Janácek avec le pianiste et un duo de Haydn avec l’altiste. Suit un trio pour piano et cordes de Brahms où Deborah assure la partition du violon. Nous sommes bien entrés dans le sujet en attendant, après l’entracte, la pièce maîtresse du concert, le Second Quintette pour piano et cordes de Dvorák. Forte influence de l’Amérique avec, comme premier thème, quelque chose qui rappelle le chant The Beautiful River et un peu de country au dernier mouvement.
Les sœurs Nemtanu, comme on les appelle dans le milieu musical, n’ont pas fini de nous éblouir. D’abord par leur beauté et leur jeunesse. Etre premier violon solo d’un orchestre parisien quand on a vingt ans n’est pas donné à tout le monde. Elles le justifient par une maîtrise de l’instrument, faisant fi de toutes les difficultés, exprimant un timbre personnel et une musicalité fine qu’elles mettent en valeur dans l’exécution de ce quintette si merveilleusement équilibré. Les autres ne sont pas en reste, surtout le pianiste qui est la base de la structure. Un moment de grâce.
Pour revenir à la notion d’équilibre, il faut constater, ayant écouté un trio piano-cordes suivi d’un quintette piano-cordes, que c’est ce dernier qui remporte la palme. Il faut un quatuor pour faire face à la présence du piano. Dans le trio, il faut que le pianiste se retienne constamment pour ne pas «couvrir» les cordes. La raison pour laquelle les compositeurs du XIXe siècle ont écrit plus de trios que de quintettes doit être le fait que le piano n’était pas le même qu’aujourd’hui. Certainement moins dominateur.
J’allais oublier de vous expliquer le titre. Le Loir est la Vivonne de Proust et la Loire, le Liger de Rabelais. Bon vent à ce jeune festival qui nous a prouvé sa valeur!
Le site du Festival des journées musicales entre Loir et Loire
Benjamin Duvshani
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