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Quel avenir pour la lauréate du Concours Chopin ?

Cracow
Aula florianska
07/15/2012 -  
Jean-Sébastien Bach : Ouverture dans le style français en si mineur, BWV 831
Frédéric Chopin : Nocturne en fa dièse majeur, op. 15 n°2 – Ballade n° 1 en sol mineur, op. 23 – Mazurkas op. 50 – Barcarolle en fa dièse majeur, op. 60 – Scherzo n° 2 en si bémol mineur, op. 31

Yulianna Avdeeva (piano)


Y. Avdeeva (© Harald Hoffman)


Yulianna Avdeeva ira-t-elle grossir le bataillon des oubliés du concours Chopin ou fera-t-elle carrière ? A l’écoute du récital donné au festival de musique polonaise de Cracovie, on doute en tout cas que la lauréate du dernier concours, au demeurant fort controversée, rejoigne les sommets atteints par Pollini, Argerich ou Zimerman – elle n’atteint pas non plus le niveau de son prédécesseur Rafal Blechacz. L’Ouverture à la française de Bach pâtit d’emblée de fâcheux défauts : tendance à osciller entre maniérisme et dureté, pauvreté de couleurs, déséquilibre entre les deux mains avec une main gauche manquant de netteté et donnant l’impression d’accompagner la droite. Tout cela finit par déstructurer la partition malgré, çà et là, d’incontestables beaux moments. C’est en effet une succession de moments qu’on a l’impression d’entendre, plus qu’un ensemble construit.


Contrairement à une idée reçue, Chopin s’accommode mal d’un tel traitement, lui qu’il faut, mutatis mutandis, jouer comme Bach. Le Nocturne en fa dièse majeur se décompose à force de rubatos artificiels, que la pianiste confond avec une liberté subtilement gérée. La Barcarolle, elle, se délite davantage encore, à force d’artifices. Les Mazurkas passent mieux, même si la pianiste les dramatise sans doute un peu trop, en particulier celle en do dièse mineur, les dépouillant de leur fausse naïveté. Sans doute s’avère-t–elle moins contestable dans les tempêtes de la Première Ballade et du Deuxième Scherzo, dont elle met les contrastes à vif – on regrette malgré tout, une fois de plus, que la main gauche, fréquente pierre d’achoppement des interprétations de Chopin, ne soit pas davantage travaillée.


Les bis sont meilleurs : impeccable Gigue de la Première Partita de Bach, et, en guise de clin d’œil, bondissante et virtuose Cracovienne fantastique de Paderewski.



Didier van Moere

 

 

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