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Histoires de la forêt picarde

Compiègne
Théâtre impérial
06/28/2012 -  
Felix Mendelssohn : Ein Sommernachtstraum, opus 61: Intermezzo
Aulis Sallinen : Sunrise Serenade, opus 63
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour piano n° 1, opus 35
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 6 «Pastorale», opus 68

David Guerrier (trompette), Ronald Brautigam (piano)
Orchestre de Picardie, Arie van Beek (direction)




2012 marque à la fois les vingt ans du sommet de Rio et la vingtième édition du festival des Forêts. Sans rapport au premier abord, les événements témoignent pourtant tous deux chacun à leur manière de l’émergence des préoccupations environnementales. Mais autant le processus engagé par le premier avance difficilement, autant le succès du second ne cesse de se confirmer: 5500 spectateurs en 2011 contre 4725 en 2010 («Promenades musicales de Compiègne» non comprises). Du 21 juin au 15 juillet, comme chaque année, les manifestations les plus originales sont proposées pour faire découvrir les forêts de Laigue et de Compiègne ainsi que les richesses naturelles et patrimoniales de la région: «concert impromptu» dont la scène est installée sur un bateau au fil de l’Aisne, «concert olfactif» avec un créateur de parfums, «concerts en famille» et «ateliers Les P’tites zoreilles» pour les enfants et, bien sûr, pique-niques et randonnées qui ont fait la réputation de ce festival et en révèlent tout l’esprit. Le programme n’oublie ni le tricentenaire de Rousseau ni les cent cinquante ans de Debussy, et ménage également des concerts plus usuels avec, entre autres, Nicolas Bacri, toujours compositeur en résidence, Philippe Berrod, Etsuko Hirosé, Juliette Hurel, Sébastien van Kuijk, le Quatuor Danel et l’Orchestre national de Lille.


Autre tradition, les dîners précédant ou suivant les concerts: ainsi de ce repas dans la salle des gardes du château de Pierrefonds, la soirée devant se poursuivre dans la cour du château. Hélas, comme en juillet dernier, la météo a contraint les organisateurs à renoncer au plein air et à se replier vers Compiègne pour ce concert, premier des deux que donne durant le festival l’Orchestre de Picardie, fidèle «régional de l’étape», avec Arie van Beek, son directeur musical depuis janvier 2011. Même si les agréments, notamment acoustiques, du Théâtre impérial sont indéniables, il faut espérer que «Musique sous les étoiles», dans le parc du Palais impérial le 7 juillet, ne connaîtra pas le même sort que «Une nuit d’été».


Cette «nuit» ne pouvait que commencer avec un extrait de la musique de scène pour Le Songe d’une nuit d’été (1843) de Mendelssohn, pas le plus célèbre au demeurant, l’Intermezzo, joué avec une belle fluidité. Choix plus original, Musique du lever de soleil (1989) de Sallinen oppose, sur un tapis de cordes complété par un discret piano, deux trompettes: celle de David Guerrier (né en 1984) sur scène et celle du premier pupitre de l’orchestre au premier balcon. Mais ces huit minutes de caractère mélodique puis plus dansant ne vont guère loin, usant et abusant, dans un langage modérément inventif, de prévisibles effets d’écho entre les deux solistes. Le jeune trompettiste français se joint ensuite à Ronald Brautigam (né en 1954) pour le Premier Concerto (1933) de Chostakovitch. Partition sous les yeux, le pianiste néerlandais, qui se produira en solo au pianoforte le 11 juillet à Rethondes, n’est pas toujours précis dans ses traits mais confère une belle profondeur au Lento, avec un David Guerrier idéal dans le phrasé comme dans le mordant et un accompagnement de cordes qui montre parfois ses limites.


Comme le fait plaisamment remarquer Bruno Ory-Lavollée, fondateur du festival et président de l’association organisatrice, la Sixième Symphonie (1808) de Beethoven était en phase avec les conditions météorologiques, puisque son quatrième mouvement décrit un orage. Mais c’est le moment qui aura paradoxalement paru manquer le plus de tension et de drame dans cette Pastorale, malgré les gestes spectaculaires du timbalier. Car pour le reste, Arie van Beek défend de manière assez convaincante une tradition qui n’est pas synonyme de paresse, dans une interprétation solidement construite, mettant d’excellents bois très en avant face à un effectif de cordes limité à vingt-quatre musiciens.


Le site du festival des Forêts
Le site d’Arie van Beek
Le site de Ronald Brautigam
Le site de l’Orchestre de Picardie



Simon Corley

 

 

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