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Viva Verdi à la Scala

Milano
Teatro alla Scala
06/06/2012 -  et 8, 9, 11, 12, 15, 18, 21, 23* juin 2012
Giuseppe Verdi:Luisa Miller
Vitalij Kowaljow*/Orlin Anastassov (Il conte di Walter), Marcelo Álvarez*/Piero Pretti (Rodolfo), Daniela Barcellona*/Barbara Di Castri (Federica), Kwangchul Youn*/Marco Spotti (Wurm), Leo Nucci*/Vitaliy Bilyy (Miller), Elena Mosuc*/Tamar Iveri (Luisa), Valeria Tornatore (Laura), Jihan Shin (Un contadino)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (direction), Orchestra del Teatro alla Scala, Gianandrea Noseda*/Daniele Rustioni (direction musicale)
Mario Martone (mise en scène), Sergio Tramonti (décors), Ursula Patzak (costumes), Pasquale Mari (lumières)


M. Alvarez, E. Mosuc (© Brescia e Amisano/Teatro alla Scala)


C’est une Luisa Miller exaltante qu’a proposée la Scala en ce mois de juin. Une distribution vocale de très haut niveau, un chœur superlatif et une direction d’orchestre roborative ont fait de l’ouvrage de Verdi un grand succès. Voilà qui est d’excellent augure pour les commémorations de 2013.


A tout seigneur tout honneur: le «vétéran» Leo Nucci a offert, une fois de plus, une véritable leçon de chant, récoltant une ovation amplement méritée à la fin de la représentation. Les années ne semblent guère avoir de prise sur lui. Certes, la voix a désormais besoin de temps pour se chauffer, mais le legato, la précision du phrasé et la longueur du souffle restent exceptionnels. Elena Mosuc a peut-être une voix un peu légère pour Luisa, mais l’interprète sait donner de la consistance et de la profondeur au personnage. Qui plus est, les vocalises sont époustouflantes de justesse et de précision, les mezza voce et les nuances un régal pour les oreilles. Marcelo Álvarez est un Rodolfo au chant ardent et passionné, ne ménageant à aucun moment ses ressources vocales, au point de donner l’impression, à plusieurs reprises, de ne pas être en mesure de terminer la représentation. Les aigus sont désormais un peu serrés et demandent visiblement des efforts au ténor, mais son Quando le sere al placido reste un moment de grâce pour la lumière et l’ardeur qui s’en dégagent. Pour les rôles «secondaires» (dans une interview, Leo Nucci a déclaré qu’il n’y avait pas de rôles secondaires chez Verdi, seulement des personnages qui avaient moins à chanter…), la Scala se paie le luxe d’aligner Daniela Barcellona en Federica autoritaire, au timbre chaud et rond, et Kwangchul Youn en Wurm aux graves aussi noirs que profonds. Dans un souci d’exhaustivité, on signalera également la bonne prestation de Vitalij Kowaljow en Comte Walter.


On passera rapidement sur la mise en scène peu inspirée de Mario Martone, pourtant homme de théâtre et de cinéma renommé en Italie (les personnages, en costumes d’aujourd’hui, gravitent autour d’un lit aux draps tantôt blancs, tantôt rouges, symbole de l’amour entre Luisa et Rodolfo, mais qui est sans cesse souillé par les mains des autres protagonistes qui se posent sur lui), pour relever les magnifiques interventions du chœur. Mais le principal artisan du succès de cette Luisa Miller reste le chef Gianandrea Noseda. Pour ses débuts dans la fosse de la Scala, celui qui a longtemps été l’assistant de Valery Gergiev a mis toute son énergie au service du drame, se démenant comme un beau diable pour ne jamais laisser faiblir la tension. Dès l’ouverture, très certainement l’une des plus belles pages de Verdi, la fougue et la passion étaient déjà au rendez-vous, dans une lecture globalement enivrante. La Scala sous son meilleur jour, telle qu’on voudrait la voir plus souvent.


Ce succès rend déjà impatient pour 2013, année du 200e anniversaire de la naissance de Giuseppe Verdi. Pour l’occasion, la Scala mettra les petits plats dans les grands, proposant pas moins de 8 œuvres du compositeur, dont son tout premier opéra, Oberto, conte di San Bonifacio. Ce mini-festival culminera en décembre, avec une nouvelle production très attendue de La traviata.



Claudio Poloni

 

 

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