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Unis comme un bloc d’airain Vienna
Konzerthaus
10/26/2000 -
Joseph Haydn : Klaviertrio Hob. XV/24
Alexander Zemlinsky : Trio op. 3 für Klarinette oder Violine, Violoncello und Klavier
Franz Schubert : Adagio D.897 «Notturno»
Robert Schumann : Klaviertrio Nr. 1 op. 63
Wiener Klaviertrio (Wolfgang Redik, violine ; Christian Poltéra, Violoncelle ; Stefan Mendl, piano) Ceux qui croient encore qu’il suffit de réunir trois grands solistes pour former un bon trio avec piano feraient bien d’aller faire un tour du côté du Wiener Klaviertrio. Après tout ce qu’on a pu lire et entendre sur les problèmes d’homogénéité inhérents à la formation deux cordes/un piano, ce qui frappe justement dans cet ensemble viennois c’est la sensation d’équilibre qui se dégage de leurs interprétations.
Les trios de Haydn, foisonnant de tuilages et d’unissons, sont des tests de premier ordre pour évaluer la cohérence d’un ensemble et seule une véritable intelligence du texte peut rendre justice à ces pages. L’ambiance fantomatique de l’œuvre de ce soir est créée par la variété de couleurs qu’osent les musiciens, du piano le plus vaporeux aux accents foudroyants, des timbres délicats aux intonations glaciales. Et la manière dont ils relancent parfois les traits de virtuosité et se passent à tour de rôle la ligne mélodique est tout autant remarquable.
L’opus 3 de Zemlinsky, dont la partie de clarinette peut aussi être transcrite pour le violon, bénéficie du même souci des détails ; le trio ‘Notturno’ est pris comme une grande phrase qui chante avec plénitude.
C’est dans le trio de Schumann que le timbre du pianiste Stefan Mendl s’épanouit pleinement. Les interprètes trouvent le juste ton entre noblesse et humour, nervosité et souplesse. Ils parviennent à emballer et dynamiser cette musique sans perdre l’intense concentration qui les unit. Une belle leçon de musique de chambre.
Dimitri Finker
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