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Un pont vers Vienne

London
Wigmore Hall
05/22/2012 -  
Anton Webern : Trois petites pièces pour violoncelle et piano, opus 11 – Quatre pièces pour violon et piano, opus 7 – Deux pièces pour violoncelle et piano
Gustav Mahler : Mouvement de quatuor pour piano
Franz Schubert : Schwanengesang, D. 957 : «Der Atlas», «Ihr Bild», «Das Fischermädchen», «Die Stadt», «Am Meer», et «Der Doppelgänger» – Abendröte, D. 690 – Die Vögel, D. 691 – Die Gebüsche, D. 646 – Im Walde, D. 708
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor pour piano n° 2, K. 493

Ivan Ludlow (baryton), London Bridge Ensemble : Daniel Tong (piano), Laura Samuel (violon), Kate Gould (violoncelle), Tom Dunn (alto)





Bienheureux Londoniens qui bénéficient d’une offre musicale à tous points de vue exceptionnelle, comme l’a récemment rappelé cet éditorial. Accueillant depuis son inauguration d’illustres interprètes, le Wigmore Hall propose un concert presque tous les jours (même en juillet), parfois deux sur la même journée (en début d’après-midi et le soir), essentiellement de la musique de chambre et des récitals compte tenu des dimensions relativement modestes de la scène. L’architecture singulière de la salle (marbre, albâtre), dans un style Renaissance, et son acoustique, chaleureusement réverbérée, méritent à elles seules une visite, surtout que les affiches comportent quelques musiciens et ensembles renommés qu’il serait fastidieux d’énumérer. A titre d’exemple, The English Concert, Jean-Efflam Bavouzet ou encore le Quatuor Elias, avec le clarinettiste Pascal Moraguès, s’y produiront d’ici la fin du mois.


En se nommant de la sorte, le London Bridge Ensemble illustre son aptitude à jouer différents genres et styles tandis qu’en se référant à Frank Bridge, il témoigne de son intérêt pour la musique anglaise du début du siècle dernier. Sa constitution – piano, violon, alto et violoncelle – ne lui permet pas de jouer un répertoire aussi vaste que celui du quatuor à cordes mais ses membres comblent cette lacune à s’associant à d’autres instrumentistes ou en variant les combinaisons, comme c’est le cas de ce concert de ce mardi sobrement intitulé «Music from Vienna».


La formation prend place pour interpréter les Trois petites pièces pour violoncelle et piano (1914), les Quatre pièces pour violon et piano (1910) et les Deux pièces pour violoncelle et piano (1899) de Webern, ces dernières encore très nettement ancrées dans la tonalité. Extrêmement discipliné durant toute la soirée, à l’exception d’une personne qui, à un moment, manipule sans ménagement un emballage en plastique, le public n’applaudit pas entre ces œuvres qui révèlent la mesure et le lyrisme de la violoncelliste Kate Gould ainsi que l’extraversion de la violoniste Laura Samuel qui a rejoint l’ensemble en 2010 après avoir joué au sein du Quatuor Belcea depuis sa fondation. L’altiste Tom Dunn commence seulement à jouer à partir du Mouvement de quatuor pour piano (1876) d’un Mahler encore adolescent : assez sombre, sans maladresse notable, cette pièce, la seule de musique de chambre connue du compositeur, bénéficie d’une interprétation dense, concentrée et au point sur le plan instrumental.


Ivan Ludlow chante ensuite une poignée de lieder de Schubert avant et après la pause, d’abord six extraits du Schwanengesang (1828) puis quatre lieder sur des textes de Friedrich von Schlegel. Le programme reproduit les textes, traduits bien sûr en anglais, et une note en bas de page prie même les spectateurs de ne pas tourner les pages tant que l’exécution n’est pas achevée, indication scrupuleusement suivie. Disposant d’un timbre remarquable et d’une voix puissante et longue, le baryton caractérise chacun d’eux avec engagement. Sa prestation paraît ainsi remarquablement contrastée alors que David Tong, qui a rédigé les riches notes du programme, assure un accompagnement de bonne facture mais qui ne se distingue pas particulièrement. La soirée s’achève avec un Quatuor pour piano en mi bémol (1786) de Mozart un peu inégal, dynamique et bien rythmé, certes, mais qui manque parfois de souplesse et d’élégance. Une sonorité moins sèche, une structure mieux tenue, un piano plus imaginatif et cette interprétation aurait davantage convaincu.


Le site du London Bridge Ensemble
Le site du Wigmore Hall



Sébastien Foucart

 

 

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