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Autour de Szymanowski

Paris
Salle Pleyel
05/01/2012 -  et 29 avril (London), 4 mai (Bruxelles) 2012
Claude Debussy : Nocturnes
Karol Szymanowski : Concerto pour violon n° 1, opus 35
Alexandre Scriabine : Le Poème de l’extase, opus 54

Christian Tetzlaff (violon)
Ladies of the London Symphony Chorus, Deborah Miles-Johnson (chef de chœur invité), London Symphony Orchestra, Peter Eötvös (direction)


P. Eötvös (© Kálmán Garas)


Ce devait être une fête, deux jours consécutifs avec l’Orchestre symphonique de Londres, dans le cadre d’une mini-tournée débutant et finissant dans la capitale britannique via Bruxelles: construites autour de Szymanowski, que la formation anglaise mettra également à l’honneur l’automne prochain à Paris au travers d’une intégrale de ses Symphonies, les deux soirées étaient initialement confiées à Pierre Boulez. Celui-ci a assez récemment autorisé le compositeur polonais, comme Janácek ou Scriabine, à accéder à son panthéon très fermé. Même s’il ne les place certainement pas au même rang que Bartók, Berg, Debussy, Ravel, Schönberg, Stravinski et Webern, il n’en a pas moins enregistré quelques-unes de leurs œuvres qu’il donne également de temps à autre en concert. Toutefois, de persistants problèmes oculaires, déjà perceptibles lors de sa précédente venue à Pleyel, en septembre dernier, l’ont contraint à renoncer à cette série, pour laquelle il est remplacé par un autre compositeur et chef, Peter Eötvös, comme avec l’Ensemble Modern Orchestra en novembre 2010. Bien que ces deux programmes portant clairement la marque boulézienne n’aient pas subi la moindre modification, la défection de leur prestigieux concepteur explique sans doute que trop de places soient demeurées vides en ce mardi férié.


Le premier programme débute par les Nocturnes de Debussy: «Nuages» allants, plus sensuels que mélancoliques, où l’on regarde en arrière vers le Prélude à l’après-midi d’un faune davantage que vers les révolutions de Jeux ou même de La Mer; «Fêtes» appuyées et bruyantes, évoquant tour à tour «Mars» et «Jupiter» des Planètes de Holst; «Sirènes» à la fois vives et opulentes. Après l’entracte, Le Poème de l’extase (1908) confirme cette impression mitigée – de nombreuses pages bien réalisées, mais une tendance à la raideur dans les sections rapides et une lisibilité parfois insuffisante de la richesse contrapuntique de la partition – de même que celle d’un orchestre parfaitement discipliné mais assez lisse et pas totalement impeccable.


Debussy et Scriabine, mais sans doute aussi encore un peu Strauss et, ce que suggère la direction d’Eötvös, les mécaniques chatoyantes du Rossignol de Stravinski: voilà les influences qui s’exercent sur le Premier Concerto (1917) de Szymanowski, auxquelles cette musique d’une luxuriance magique et d’une expression exacerbée ne saurait évidemment être réduite. Christian Tetzlaff, qui en a déjà laissé un splendide témoignage avec Boulez (Deutsche Grammophon), possède la précision d’exécution qu’elle requiert mais n’oublie pas l’engagement, tant s’en faut. Comme dans le Second Concerto de Bartók au début de l’année au Théâtre des Champs-Elysées, il subjugue et fascine par la qualité de son jeu et de son interprétation: c’est d’ailleurs le compositeur hongrois qu’il choisit pour son bis, offrant une vision extrême, dans son tempo comme dans ses nuances dynamiques, de la «Melodia» de la Sonate pour violon seul (1944). Nul doute que les femmes du Chœur de l’Orchestre symphonique de Londres, excellentes dans «Sirènes», n’auront pas regretté d’être restées à leur place en fond de scène pour entendre le violoniste allemand.


Un site consacré à Karol Szymanowski
Le site de Peter Eötvös
Le site de Christian Tetzlaff
Le site de l’Orchestre symphonique de Londres



Simon Corley

 

 

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