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De Beethoven à Strauss:

Vienna
Musikverein
10/17/2000 -  
Ludwig van Beethoven : Symphonie Nr. 2
Antonin Dvorák : Concerto pour violon
Richard Strauss :Till Eulenspiegels

Rainer Honeck (violon), Wiener Philharmoniker, Mariss Jansons (direction)

La Goldensaal du Musikverein compte parmi les rares salles à offrir des places directement sur la scène - de part et autre de l’orchestre derrière les seconds violons et les violoncelles, ainsi que des chaises aux derniers pupitres des premiers violons et des altos. Ces places permettent d’apprécier à sa juste mesure la qualité de l’acoustique du point de vue des instrumentistes : bien que spatialisation et balance soient bouleversées par rapport a l’écoute traditionnelle, on entend tout, quel que soit la dynamique. Il est alors fascinant d’entendre de l’intérieur comment un orchestre entier est capable de ‘recoller’ instantanément, sans même l’intervention du chef, à un solo qui s’échappe - et ce, aussi facilement que le ferait un pianiste en musique de chambre.

Le concerto de Dvorák, où l’on sent l’orchestre attentif aux moindres inflexions du soliste, bénéficie particulièrement de ces qualités acoustiques. Rainer Honeck étant d’ordinaire le Konzermeister, la symbiose avec les timbres des Philarmoniker est comme attendue exemplaire. Ajoutons à cela un violon qui chante avec beaucoup de style, loin d’une virtuosité de façade, et vous comprendrez que l’on avait affaire a une interprétation de grande classe.
En comparaison, la symphonie de Beethoven pouvait paraître plus anodine. Le second mouvement pris à un tempo risqué, dont l’élan tournait parfois à l’agitation, et l’exaltation du finale bousculaient tout de même le classicisme un peu révérencieux qui baignait le reste de l’œuvre.
Le Till qui concluait la soirée fut tout le contraire : Jansons grossit le trait, et entre deux pirouettes, plonge le public dans des tempêtes sonores. Et c’est bien mieux comme ça !


Dimitri Finker

 

 

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