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Un Rigoletto sur qui compter

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De Vlaamse Opera
10/15/2000 -  11, 13, 15, 17, 19, 21 octobre 2000 (et à Antwerpen: 19, 21, 23, 26, 29 septembre, 1 et 3 octobre 2000)
Giuseppe Verdi: Rigoletto
Bruno Caproni (Rigoletto), Cyndia Sieden (Gilda), Stephen Mark Brown (Il Duca di Montova), Tomas Tomasson (Sparafucile), Graciela Araya (Maddalena), Henk van Heijnsbergen (il conte di Monterrone), Frans Fiselier (Marullo), Eric Raes (Borsa), Beatrijs Desmet (Giovanna), Patrick Cromheeke (Il conte di Ceprano), Martine de Winter (La Contessa di Ceprano), Birgit Langenhuysen (Un Paggio), Miguel Cortez (Un Usciere di corte),
Guy Joosten (mise en scène), Johannes Leiacker (décors), Karin Seydtle (costumes), Wolfgang Schünemann et Peter Van Praet (éclairages), Peter Burian (chef des chœurs)
Chœur et Orchestre de l’Opéra des Flandres, Massimo Zanetti (direction)

Revue avec trois ans de recul, cette production de Guy Joosten se confirme comme l’une des plus grandes réussites de ce metteur en scène inégal.
Le somptueux décor de Johannes Leiacker et les costumes colorés de Karin Seydtle ne sont pas étrangers au succès de la représentation : flamboyants et décadents à la cour du Duc de Mantoue, sobres et classiques pour représenter le foyer de Rigoletto, confus et désordonnés pour le dernier acte particulièrement réussi, sorte de no man’s land rempli de violence et de vulgarité. Entre ces tableaux si contrastés, l’action se resserre à l’avant-scène lors des moments de transition ; on saluera la grande efficacité de l’idée de l’ultime et poignant duo Gilda-Rigoletto : le décor s’efface dans un fondu au noir brutal avec une sorte de gros plan sur ces deux personnages centraux éclairés alors par un projecteur se référant au langage cinématographique (d’ailleurs très présent dans cette mise en scène).
Quelques lourdeurs inutiles auraient pu être évitées cependant, comme la projection pendant l’ouverture et les pauses d’un titre « La Maledizione », soulignant un peu trop une évidence suffisamment suggérée par l’œuvre.
Bruno Caproni domine la distribution quelque peu renouvelée depuis les représentations de la saison 1997-1998. Son expérience et son talent scénique lui permettent de composer un Rigoletto bouleversant, tout en finesse tandis que ses réelles qualités vocales impressionnent.
Le nouveau Duc de Mantoue, Stephen Mark Brown, maîtrise inégalement la tessiture difficile de son rôle : les aigus sont mal négociés et plutôt serrés ; des défauts de justesse soulignent une technique imparfaite ; cependant, l’acteur finit par convaincre par son aisance et son physique. Tomas Tomasson, efficace Sparafucile, n’a pas les somptueux graves de son prédécesseur Gidon Saks.
Du côté des dames, aucun changement n’a été effectué et l’on se demande bien pourquoi tant elles étaient déjà déplacées il y a trois ans. La situation ne s’est pas améliorée : Graciela Araya reste inaudible et inécoutable en Maddalena et Cyndia Sieden persiste dans l’erreur en chantant Verdi : sa voix blanche, fade, manquant de projection est le contraire de Gilda, jeune femme s’éveillant à l’amour. L’actrice ne sauve pas la chanteuse avec un jeu artificiel sans authenticité ; seule, la Gilda mourante de la scène finale peut à la rigueur convenir à cette voix sans couleurs qui là émeut enfin.
Ces erreurs de distribution restent la seule note négative du spectacle, les chœurs étant parfaitement préparés par Peter Burian.
La direction de Massimo Zanetti est surprenante de prime abord mais finit par convaincre par son originalité. Il prend (et fait prendre) des risques dans des tempi parfois très rapides mais le résultat est payant grâce à une dynamique d’une grande variété faisant pardonner les quelques approximations et décalages.



Christophe Vetter

 

 

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