About us / Contact

The Classical Music Network

Baden-Baden

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Dvorák aux champs

Baden-Baden
Festspielhaus
02/24/2012 -  
Antonín Dvorák : Concerto pour violoncelle, opus 104 – Symphonie n° 7, opus 70

Mischa Maisky (violoncelle)
Bamberger Symphoniker, Jonathan Nott


M. Maisky et J. Nott (© DR)


Le violoncelliste Mischa Maisky connaît évidemment le Concerto de Dvorák comme sa poche, et pourtant il donne toujours l’impression d’y effectuer une découverte à vue, comme saisi par l’inspiration du moment. L’arrivée en scène reste étonnante, dans l’attitude comme dans l’attirail vestimentaire : ce soir là ample blouse d’un bleu électrique franc sur pantalon noir, le cheveu bouclé aussi amplement exubérant que d’habitude mais désormais blanchi… Après installation sur l’estrade, pique droite très longue et maintien particulier d’un instrument magnifique mais relativement petit, la parole est d’abord à l’orchestre. Et pourtant le soliste paraît déjà totalement impliqué dans cette vaste introduction, ponctuant chaque tutti d’amples mouvements du corps. La partie soliste proprement dite paraîtra ensuite découler des mêmes gestes, comme si Maisky tentait de personnifier à lui seul à tout moment le lyrisme slave de cette partition qui accorde une grande part à l’émotivité. Dans une telle conception l’équilibre avec le chef reste fondamental, un simple faire-valoir fonctionnant dans ce cas plutôt mieux qu’une tentative de construire un dialogue. A cet égard le partenariat de ce soir avec un Jonathan Nott plutôt hédoniste et décoratif qui laisse en permanence l’initiative au soliste, nous aura paru beaucoup plus convaincant que l’attelage de personnalités antagonistes de l’enregistrement Maisky/Mehta chez DG. Les timbres champêtres, d’une saveur très «Mitteleuropa» de l’Orchestre Symphonique de Bamberg contribuent au charme de cette lecture qui laisse en définitive ce long concerto s’épancher sans trop de contraintes de construction. Quant au jeu de Maisky, il reste toujours d’une ampleur sonore aussi sidérante, techniquement un peu moins impeccable aujourd’hui peut-être. En bis la Sarabande de la Deuxième Suite de Bach prolonge ce plaisir instrumental et permet de s’exposer pour quelques minutes supplémentaires à la chaleur d’un timbre unique.


Concert relativement court, avec en seconde partie la vigoureuse et dense Septième Symphonie de Dvorák, à notre avis la plus saisissante de toutes les symphonies du compositeur, de par sa bonne rigueur de construction et sa richesse thématique. On retrouve ici, sous la direction toujours impeccablement coulée de Jonathan Nott, un Orchestre Symphonique de Bamberg bien coordonné au niveau de la petite harmonie et des cuivres, et un peu moins au niveau des cordes aiguës (un petit manque de synchronisation récurrent, défaut véniel mais que l’acoustique toujours aussi claire du Festspielhaus de Baden-Baden révèle à chaque fois avec autant d’acuité). Quel bel orchestre cependant !



Laurent Barthel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com