Back
Austro-tchèque Paris Théâtre des Champs-Elysées 03/30/2012 - Franz Schubert : Symphonie n° 1, D. 82
Bohuslav Martinů : Concerto pour hautbois, H. 353
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 23, K. 488
Antonín Dvorák : Suite tchèque, opus 39, B. 93
François Leleux (hautbois), Iddo Bar-Shai (piano)
Orchestre de chambre de Paris, Lawrence Foster (direction)
L. Foster (© Marc Ginot)
Le Théâtre des Champs-Elysées est bien rempli pour ce généreux programme austro-tchèque de l’Orchestre de chambre de Paris, combinant œuvres symphoniques et concertantes, sous la baguette de Lawrence Foster: bien connu du public français, le chef américain exerce les fonctions de directeur musical à l’Opéra et à l’Orchestre de Montpellier depuis septembre 2009 ainsi qu’à l’Orchestre philharmonique de Marseille depuis le mois dernier, au cours duquel il a donné La Chartreuse de Parme de Sauguet (voir ici). Dans la Première Symphonie (1813) de Schubert, il fait souffler un vent mozartien sur cette partition d’extrême jeunesse – seize ans! Mais même s’il ne s’appesantit ni dans l’introduction lente, ni dans le Menuet, il ne parvient pas toujours à maintenir la tension et à capter l’attention dans ces pages qui, il est vrai, ne comptent pas parmi les plus essentielles du compositeur et dont il épargne au public les reprises dans le premier mouvement.
«Artiste associé» de l’Orchestre de chambre de Paris à compter de la saison prochaine, François Leleux est d’ores et déjà soliste du Concerto (1955) de Martinů: le hautboïste français s’impose par sa puissance, par son souffle qui paraît ne jamais s’épuiser, par son timbre – des aigus d’une précision foudroyante qui ne vrillent pas les tympans – et par son agilité, particulièrement dans le Poco allegro final. D’une grande mobilité sur scène, son corps accompagnant la moindre inflexion de la partie soliste, il l’est encore plus dans le bis, «La Cigale et la Fourmi» d’Antal Doráti, première des Cinq Pièces (1980) dédiées à Heinz Holliger: un plaisant dialogue dont le caractère quasi descriptif fait plus d’une fois sourire les auditeurs.
En avril 2009, l’orchestre, qui s’appelait encore l’Ensemble orchestral de Paris, avait accueilli Iddo Bar-Shai (né en 1977) dans le Dix-neuvième Concerto de Mozart. Le voici dans le Vingt-troisième (1786), avec sa patte de velours, sa sonorité feutrée et enrobée, pour une interprétation d’une simplicité de bon aloi et sans ornementations additionnelles dans le célèbre Adagio, propre et sans aspérités, sinon quelques menus incidents de parcours: une jolie figurine de porcelaine, qui sort néanmoins de son quant-à-soi et s’anime dans l’Allegro assai final. Le style pianiste israélien demeure tout aussi sobre dans l’arrangement par Gerald Moore du lied A la musique (1817) de Schubert qu’il offre en bis.
Si elle ne possède sans doute pas toute la saveur instrumentale des Danses slaves, la Suite tchèque (1879) mérite d’être tirée du relatif oubli dans lequel elle se trouve reléguée, la moindre note portant la signature immédiatement reconnaissable de Dvorák. A la tête d’une formation confirmant ses qualités aussi bien que ses défauts coutumiers, Lawrence Foster fait chanter avec une grande fraîcheur ces abondantes mélodies d’inspiration populaire.
Le site de François Leleux
Le site d’Iddo Bar-Shai
Simon Corley
|