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Debussy outre-Rhin

Paris
Musée d’Orsay
03/29/2012 -  
Richard Wagner : Der fliegende Holländer: Ouverture (transcription Debussy)
Claude Debussy : Cinq Poèmes de Baudelaire (+) – Rêverie (*) – Ballade (*) – Valse romantique (*) – Première Suite d’orchestre

Stéphanie d’Oustrac (mezzo), Philippe Cassard (+), François Chaplin (*) (piano)


P. Cassard (© Vincent Catala)


Parallèlement à l’exposition «Debussy, la musique et les arts» qu’il présente «hors les murs» du 22 février au 11 juin au musée de l’Orangerie, le musée d’Orsay propose, du 16 février au 22 mai, un cycle de huit concerts «L’Univers de Claude Debussy». Deux d’entre eux sont sous-titrés «D’outre-Rhin»: rien de surprenant, tant la fascination/répulsion pour l’Allemagne, aussi bien esthétique que politique, constitue une dimension passionnante de l’homme aussi bien que du compositeur.


A commencer, bien sûr, par Wagner, «un magnifique crépuscule que l’on a pris pour une aurore»: après des séjours à Bayreuth les deux étés précédents, il transcrit en 1890 l’Ouverture du Vaisseau fantôme (1841) pour deux pianos. Devant un auditorium comble, Philippe Cassard et François Chaplin, qui ont chacun à leur actif une intégrale Debussy (respectivement chez Decca et Arion) et ont récemment publié chez Decca une intégrale de sa musique pour deux pianos et quatre mains (voir ici), peinent toutefois dans cette rareté, partition au demeurant difficile d’exécution et qui ne sonne pas toujours très bien.


Les Cinq Poèmes de Baudelaire (1889) appartiennent à ces rares pages qui, dans l’œuvre de Debussy, laissent transparaître une influence wagnérienne, comme chez tant d’autres en ces temps-là, même si, bien plus tard, la dimension parsifalienne de certains des interludes de Pelléas a pu être soulignée. Cassard, partenaire de Natalie Dessay pour les mélodies de jeunesse au disque comme au concert, déroule cette fois-ci sous les pieds de Stéphanie d’Oustrac un tapis luxueux et raffiné, qui, du coup, ne peut plus mériter la simple qualification d’accompagnement. La mezzo française peine souvent à attaquer ses aigus et ne parvient pas toujours à bien souder les registres, mais le soin méticuleux apporté à la diction et les subtiles inflexions expressives offrent au public un véritable régal, prolongé par la reprise de la dernière mélodie, «La Mort des amants».


Davantage que l’autre rive du Rhin, la seconde partie du programme continue d’explorer cette décennie qui précède l’éclosion d’un talent original et même révolutionnaire, celui du Prélude à l’après-midi d’un faune (1894), qui sera d’ailleurs ensuite offert en premier bis (dans la version pour deux pianos réalisée par le compositeur lui-même, autrement plus convaincante que celle de l’Ouverture du Vaisseau fantôme). Comme tous les anniversaires, le sesquicentenaire de Debussy donne l’occasion de jeter un œil (ou une oreille) dans les recoins généralement ignorés de son catalogue. Ainsi de ces trois courtes pages de 1890, d’intérêt essentiellement documentaire bien que légèrement postérieures aux Arabesques: fuyant les faux-semblants, Chaplin déjoue avec talent les pièges de cette Rêverie qui, sous ses doigts, ne devient jamais sentimentale et de cette Ballade (slave) qui, comme cette Valse romantique, ne doit pas grand-chose à Chopin malgré son titre.


En conclusion, la très rare Première Suite d’orchestre (1883) est donnée dans son état premier pour quatre mains – l’orchestration d’un des quatre mouvements ne fut finalement pas menée à bien – découvert tardivement et créé en 2008 par Noël Lee et Jeff Cohen. Peut-être destinée à un examen du Conservatoire, elle précède de cinq ans la Petite Suite pour piano à quatre mains, dont certaines des pièces ont des intitulés identiques («Ballet», que les musiciens offrent en premier bis, et «Cortège») et dont elle partage la même découpe en quatre mouvements (un peu plus développés) ainsi que le ton léger et joyeux, voire humoristique. Mais la ressemblance s’arrête là: Cassard et Chaplin permettent d’en imaginer le potentiel symphonique, mais le style demeure assez composite, rappelant celui de la suite symphonique Printemps, mais évoquant aussi Chabrier ou Grieg.


Le site de Stéphanie d’Oustrac
Le site de François Chaplin



Simon Corley

 

 

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