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La sagesse allemande des Folies françoises Paris Salle Gaveau 03/26/2012 - et 25 mars 2012 (Orléans) Johann Sebastian Bach : Concertos brandebourgeois n° 3 à n° 6, BWV 1048 à BWV 1051 – Concerto pour violon en la mineur, BWV 1041
Elsa Papasergio, Mélanie Flahaut (flûte à bec), Jocelyn Daubigney (traverso), Vojtech Semerad, Sophie Cerf (alto), Béatrice Martin (clavecin)
Les Folies françoises, Patrick Cohën-Akenine (violon et direction)
P. Cohën-Akenine (© Philippe Parent)
Philippe Maillard accueille à Gaveau un concert des Folies françoises donné la veille à l’identique en ouverture du festival de musique ancienne d’Orléans, où l’ensemble fondé en 2000 par le violoniste Patrick Cohën-Akenine, la claveciniste Béatrice Martin et le violoncelliste François Poly est en résidence depuis 2008.
La soirée est entièrement dédiée à Bach, principalement aux quatre derniers de ses six Concertos brandebourgeois, ceux qui ne font pas appel aux cuivres. Le début est difficile: une partition manque, les techniciens ne sont pas prêts pour l’enregistrement et, surtout, l’intonation n’est pas toujours optimale dans le premier mouvement du Troisième Concerto, par ailleurs un peu placide. Les choses s’arrangent cependant dans l’Adagio, enchaîné attaca: fine transition dont le programme de salle crédite François Poly et qui, extrapolant une partition où ne sont notés que deux accords, se tient entre la cadence et la fantaisie, mais dont le bel effet est quelque peu atténué par le fait qu’il est suivi d’une interruption avant l’Allegro final, qui bénéficie toutefois de davantage de verve.
Les trois autres Brandebourgeois ne présentent pas de différences significatives, assez loin de l’extravagance baroque, davantage dans la sagesse allemande que dans la folie française: premiers mouvements solides mais manquant d’élan, plus paisibles et posés que sereins; mouvements centraux élégants mais risquant parfois de s’enliser (Sixième); finales en revanche de caractère dansant (Quatrième). A défaut d’être totalement infaillibles, les solistes font preuve d’une musicalité irréprochable, à commencer par Patrick Cohën-Akenine, qui joue par ailleurs le Concerto en la mineur: approche élégante et très travaillée dans son phrasé comme dans sa sonorité, sachant rester plus raffinée que maniériste. Dans le Cinquième, outre le traverso fluet et suave de Jocelyn Daubigney, qui offre en bis la «Badinerie» de la Deuxième Suite pour orchestre, on admire évidemment le clavecin plus alerte qu’exubérant de Béatrice Martin. Et se détachant parfois de l’ensemble, quel beau violoncelle que celui de François Poly!
Le site des Folies françoises
Simon Corley
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