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C’est l’extase

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/08/2012 -  et 9 mars 2012 (Liège)
Claude Debussy : Berceuse héroïque – Nocturnes
Alexandre Scriabine : Concerto pour piano, opus 20 – Le Poème de l’extase, opus 54

Severin von Eckardstein (piano)
Chœur symphonique de Namur, Orchestre philharmonique royal de Liège, Louis Langrée (direction)


L. Langrée (© Ben Ealovega)


Jeux, Children’s Corner et la Suite symphonique «Pelléas et Mélisande» le mois passé, la Berceuse héroïque et les Nocturnes ce mois-ci : à l’occasion de ses visites à Bruxelles depuis le début de l’année, l’Orchestre philharmonique royal de Liège honore Debussy dans le cadre du sesquicentenaire de sa naissance. Directeur musical de cette formation de 2001 à 2006, actuellement chef principal de la Camerata Salzburg depuis septembre dernier, Louis Langrée succède à Paul Daniel mais l’excellence demeure bien que les cuivres dérapent légèrement en citant la Brabançonne de la Berceuse héroïque (1914).


En seconde partie, le public manifeste bruyamment entre les Nocturnes (1897-1899) : brouhaha, murmures et toux en veux-tu en voilà. Il est décidément difficile de s’accommoder de ces incivilités, surtout que les musiciens dispensent un ineffable moment de sensualité, de finesse et de suggestion de sorte que le triptyque progresse de façon limpide et respire avec naturel. Le chef français privilégie la netteté, veille aux équilibres et peaufine les détails tandis que les cordes et les bois séduisent par leur homogénéité et leur suavité. Le Chœur symphonique de Namur se charge des vocalises dans «Sirènes», ce qui mérite d’être souligné puisque ces dames se sont déplacées que pour quelques minutes de prestation.


Louis Langrée complète le programme avec Alexandre Scriabine (1872-1915), exact contemporain du compositeur français. Le Concerto pour piano (1897) repose sur un langage sans originalité particulière et qui évoque par moment celui de Chopin, surtout dans l’Andante. Grâce à leur savoir-faire, Severin von Eckardstein et le chef lui confèrent du relief autant que possible. Fidèle au Bozar depuis son premier prix au Concours Reine Elisabeth en 2003, le pianiste assure une prestation sans histoire, rigoureuse et concentrée, délicate quand la musique le nécessite, mais quelque peu dépourvue de fantaisie. Le Poème de l’extase (1907), qui relève d’une tout autre manière, démontre une fois de plus que cet orchestre a les moyens de ses ambitions : degré de définition élevé, clarté des contrastes, pureté de la mise en place et précision des interventions, en particulier celles de la trompette solo qui joue un rôle-clé dans cette musique spectaculaire dont le chef aère la texture pour la rendre plus lumineuse encore.


Le site de Severin von Eckardstein



Sébastien Foucart

 

 

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