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Une Veuve sans joie

Paris
Palais Garnier
02/29/2012 -  et 2, 5*, 8, 11, 14, 16, 19, 22, 26, 29 mars, 2 avril 2012
Franz Lehár : Die lustige Witwe
Harald Serafin (Baron Mirko Zeta), Ana Maria Labin (Valencienne), Bo Skovhus (Comte Danilo), Susan Graham (Hanna Glawari), Daniel Behle (Camille de Rossillon), Edwin Crossley-Mercer (Vicomte Cascada), François Piolino (Raoul de Saint-Brioche), Francis Bouyer (Bogdanovitch), Claudia Galli (Sylviane), Francis Dudziak (Kromow), Andra Hill (Olga), Fabrice Dalis (Pritschistch), Michèle Lagrange (Praskowia), Franz Mazura (Njegus), Carole Colineau (Lolo), Béatrice Malleret (Dodo), Vania Boneva (Jou-Jou), Caroline Bibas (Frou-Frou), Virginia Leva-Poncet (Clo-Clo), Isabelle Wnorowska-Pluchart (Margot), Marie-Cécile Chevassus (Une dame), Pascal Mesle/Myoung-Chang Kwon/Olivier Avault/Shin Jae Kim (Quatuor)
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Paris, Asher Fisch (direction)
Jorge Lavelli (mise en scène)


S. Graham, B. Skovhus (© Opéra national de Paris/Julien Benhamou)


Que s’est-il donc passé ? On attendait avec plaisir le retour de cette Veuve joyeuse dépoussiérée et ambiguë, mise en scène par Jorge Lavelli en 1997. Celui-ci, dont on connaît la minutie et l’exigence, n’a visiblement pas disposé des conditions nécessaires. L’opérette de Lehár, comme beaucoup d’autres, ne souffre pas l’approximation et appelle une mise en scène millimétrée. Or la production, si pétillante à l’origine, a ici perdu son rythme, paraît poussive. Heureusement le cancan final, avec un incroyable premier danseur, étourdit toujours… alors que les guerriers ailés, qui crachent un feu de bien mauvais augure, ne font plus autant d’effet – ils font pourtant penser à l’effondrement final de La Valse de Ravel. Il faut dire que la direction lourdingue, bruyante, pas viennoise pour un sou, d’Asher Fisch, à la tête d’un orchestre paresseux, n’arrange rien : quelle différence avec le regretté Armin Jordan !


Vocalement, ça va mieux. Remplacée pour les deux premières, Susan Graham semble s’amuser, mais si le rôle ne violente pas trop sa tessiture, l’esprit du personnage et de l’œuvre lui échappe, elle paraît beaucoup plus américaine que viennoise, trop droite aussi. Bo Skovhus revient, jouisseur et fêtard en diable, séducteur irrésistible et irritant, très épris pourtant. Beaucoup plus idiomatique, pour le coup, malgré une voix écornée qu’il met constamment sous tension au lieu d’alléger l’émission. Mais ce beau danseur ne fait pas d’ombre au Camille de Daniel Behle, beau ténor à l’aigu aisé, de belle tenue, courtisant avec style la Valencienne coquine d’Ana Maria Labin, qui évite toute vulgarité dans le dernier acte. Le reste tient parfaitement la route, y compris les deux vétérans octogénaires : Harald Serafin, l’ambassadeur cocu, un ancien Danilo, Franz Mazura, le serviteur complice. On n’en sort pas moins frustré et nostalgique.



Didier van Moere

 

 

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