About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Nouveau depuis 1978

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/05/2012 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon, opus 61 – Symphonie n° 3 «Eroica», opus 55
Orchestre de chambre de Paris, Maxim Vengerov (violon et direction)




Il y a eu un Orchestre symphonique de Paris, entre-deux-guerres à l’initiative d’Alfred Cortot et de Pierre Monteux, il y a toujours un Orchestre de Paris, bien sûr, héritier de la vénérable Société des concerts du Conservatoire, et il y a désormais un «Orchestre de chambre de Paris». Même s’il s’en crée assez régulièrement, il ne s’agit cependant pas d’un nouvel orchestre, mais d’une étape importante dans la mue de l’Ensemble orchestral de Paris (EOP), fondé il y a 34 ans: son changement de nom, autour d’un slogan malin, «Nouveau depuis 1978». Cette transformation se poursuivra la saison prochaine avec la prise de fonctions de Thomas Zehetmair, chef principal et conseiller artistique, de Roger Norrington, premier chef invité, et du hautboïste François Leleux, artiste associé, tandis que se prolongera la relation avec le chœur de chambre accentus de Laurence Equilbey ainsi qu’avec deux compositeurs associés, Thierry Escaich et James MacMillan.


Mais le concert «inaugural», en coproduction avec «Les Grands Solistes», est confié à Maxim Vengerov, qui s’était déjà produit avec l’orchestre en juin 2010 au festival de Saint-Denis, et déjà dans le Concerto (1806) de Beethoven, qu’il avait également donné en mars 2006 à Mogador sous la direction d’Esa-Pekka Salonen. A bientôt 38 ans, le violoniste russe, qui a bénéficié d’un début de carrière précoce, a ensuite eu le temps de s’intéresser à l’alto, au jazz et au baroque, mais il se tourne désormais régulièrement vers la direction d’orchestre, à laquelle nombre d’autres violonistes sont eux aussi venus par choix ou par nécessité.


Sous les yeux d’Ivry Gitlis et d’une salle comble, il rassure d’emblée sur un point: la volonté de diversifier son activité ne tient pas à une faiblesse, à un relâchement ou même à la paresse: l’aisance demeure impressionnante, malgré quelques légers accrocs de justesse, la sonorité, splendide, quoique volontiers grasse, le geste revendique fièrement la virtuosité, notamment dans des cadences paganiniennes sans doute de son cru, et l’interprétation ne souffre que de quelques maniérismes furtifs. Dès lors, pouvant se fonder sur des qualités aussi solides, le chef, contraint de se contenter de diriger les tutti d’un bras en tenant son violon et son archet dans la main gauche, n’aurait pas dû avoir à faire preuve de tant de prudence. Or, dès les premières notes des timbales, quasi funèbres, la lenteur du premier mouvement (26 minutes) paraît vraiment problématique, même si le (tempo) naturel tend parfois à revenir (mais pas au galop). Difficile de comprendre ce qu’il veut démontrer avec cette approche à la fois massive et soporifique, conforme à une certaine idée empesée de la «grande musique», mais dont la lenteur met en danger l’orchestre et la mise en place. Les deux derniers mouvements rejoignent cependant des rivages plus riants et familiers, même si le Finale manque encore d’élan. Très apprécié du public et des musiciens, Vengerov prend la peine d’annoncer son bis en français, la «Romance en G majeur», autrement dit la Première Romance (1802).


En seconde partie, la reconversion du violoniste continue de laisser sceptique: même si, baguette à la main, il ne cède pas à la tentation d’en faire trop sur son podium, au point de ne pas battre très souvent la mesure, la gestuelle, assez raide, et la technique restent à parfaire, les départs et la cohésion d’ensemble laissant trop souvent à désirer. En outre, hormis les lacunes instrumentales coutumières de l’ancien EOP, l’équilibre entre les vents et les vingt-neuf cordes n’est pas toujours optimal avec une Troisième Symphonie «Héroïque» (1803) particulièrement poussive (près de 55 minutes au total). Plus pesant que martial, l’Allegro con brio dure près de 20 minutes (avec la reprise) et ne rate jamais une occasion de s’alanguir (mais parfois aussi de chanter). La relative sobriété de la «Marche funèbre» rassérène, de même qu’un Scherzo bien mené, mais une grande partie du Finale est de nouveau plombée par une allure désespérément ralentie.


Le site de l’Orchestre de chambre de Paris
Le «Maxim Vengerov Fan Website»



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com