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Tosca, cette bonne fille

Paris
Opéra Bastille
10/12/2000 -  14, 17, 19, 25, 28, 31 octobre, 3, 6, 11 novembre 2000
Puccini : Tosca
Sylvie Valayre (Tosca), Mario Malagnini / Franco Fraina (Cavaradossi), Jean-Philippe Lafont (Scarpia), Sorin Coliban (Angelotti), Lynton Black (Sacristain), Dominique Morales (Spoletta), Youri Kissine (Sciarrone), Reynald Chapuis (Geôlier)
Werner Schroeter (mise en scène, Alberte Barsacq (décors et costumes), André Diot (lumières)
Orchestre et Choeurs de l'Opéra national de Paris, James Conlon (direction)

Bien connues les limites (nombreuses) et les qualités (éclairages d’André Diot, principalement) du spectacle de Werner Schroeter, familier désormais le Scarpia de Jean-Philippe Lafont, présence scénique et vocale toujours imposante mais style et technique de plus en plus débraillés, le spectateur venait avant tout pour la première Tosca parisienne de Sylvie Valayre. Apparemment émue, elle offre davantage de beaux instants qu’une incarnation tout à fait complète, même si le physique, idéal pour rôle, est de très loin ce qu’on ait vu de mieux dans cette production. Passée une entrée en scène très impressionnante, où le mordant un peu froid de la voix et les franches ruptures de registre imposent avec une rare efficacité la colère de la femme jalouse, le badinage du premier acte semble légèrement forcé, avare de sensualité dans le timbre, de liberté dans la phrase (rythmiquement diabolique) et dans les mots. Le jeu de l’actrice semblera ensuite hésiter entre parfaite pertinence - le meurtre de Scarpia et la scène des chandeliers, toujours délicate à réaliser - et des gestes plus gauches, des attitudes plus convenues. Cependant, la véhémence de l’émission, l’âpreté des couleurs , la capacité aussi à soutenir quand il le faut une ligne de chant souple et nettement dessinée jouant d’une belle variété de nuances (« Vissi d’arte », et surtout le duo du troisième acte) soutiennent d’un bout à l’autre l’intérêt, et font de Valayre l’interprète sans doute la plus convaincante aujourd’hui d’un rôle à tout prendre moins bien servi que ne l’est celui tout aussi mythique de Violetta. Remplaçant Franco Farina souffrant, Mario Malagnini paraît un peu perdu dans le premier acte, mais la voix se libère avec « Vittoria », imposant une personnalité dramatique et musicale plutôt conventionnelle (avec sanglots à l’appui), mais au timbre à la fois égal et corsé et au phrasé très souple. Petite déception pour l’orchestre, moins discipliné qu’à l’accoutumée (des solos de cor et de clarinette assez incertains dans le troisième acte), direction honnête mais routinière d’Antonello Allemandi. Avec des seconds rôles parfaitement tenus et des choix idoines pour les premiers, cette soirée n’en reste pas moins en conformité avec ce qu’on est en droit d’attendre d’un spectacle de répertoire courant à la Bastille.


Vincent Agrech

 

 

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