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Esprit animal

Paris
Cité de la musique
02/22/2012 -  
Joseph Haydn : Symphonies n° 83 «La Poule» et n° 82 «L’Ours»
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour violon n° 5, K. 219

Isabelle Faust (violon)
La Chambre philharmonique, Emmanuel Krivine (direction)


E. Krivine


Dans sa saison intitulée «Corps et âme», la Cité de la musique propose du 16 février au 15 mars un cycle placé sous le signe de «L’animal» avec une programmation emblématique une fois de plus par son large spectre: de l’Opéra de Pékin à un spectacle jeune public en passant par Platée, un forum «Bestiaire musical: de l’instrument au répertoire» et, bien sûr, Le Carnaval des animaux. Habitués de la porte de Pantin, Emmanuel Krivine et sa Chambre philharmonique s’inscrivent dans cette thématique en choisissant deux des plus célèbres symphonies «à titre» de Haydn, la Quatre-vingt-troisième «La Poule» (1785) et la Quatre-vingt-deuxième «L’Ours» (1786).


Les tenants d’un gentillet «papa Haydn», s’il en est encore, auront compris dès les premières mesures de La Poule qu’ils allaient passer une mauvaise soirée: fidèle à sa direction vigoureuse et péremptoire, dynamique et percutante, parfois pas très éloignée de la sécheresse ou de la brutalité, le chef français en fait un digne pendant d’une autre «sol mineur», la Vingt-cinquième de Mozart. Ca va vite – les mouvements lents sont presque hâtifs, les menuets frisent le scherzo – et on n’est pas là pour faire joli, mais c’est diablement passionnant, d’autant que l’approche n’est pas univoque: raffinée (réduisant ici ou là les parties de cordes à un seul exécutant), ménageant des répits – les parties centrales des menuets, souples et fluides – et faisant le grand écart entre la fin du baroque et le début du romantisme. Après l’entracte, avec l’entrée en jeu des trompettes et timbales, des problèmes d’équilibre se font sentir entre les vents et les vingt-cinq cordes dans les tutti de L’Ours, mais les musiciens ne s’en situent pas moins dans le haut de la fourchette au regard de formations comparables sur instruments anciens, en particulier chez les cordes: Vivace assai martial, Allegretto plus spirituel que bonhomme, Finale assez mesuré mais non moins dansant, ce Haydn-là ne s’encombre pas de précautions inutiles. En bis, le Poco adagio de la Trente-sixième symphonie «Linz» (1783) de Mozart, si rapidement soit-il abordé, n’en sacrifie pas pour autant la grâce et la sensibilité.


Entre-temps, c’est justement le Cinquième Concerto pour violon (1775) de l’enfant de Salzbourg qui s’est intercalé entre les deux Parisiennes: le lendemain à Toulon, l’œuvre devait être donnée avec Stéphanie-Marie Degand en soliste, mais à Paris, c’est Isabelle Faust qui se joint à La Chambre philharmonique. A moins d’un mois de ses quarante ans, la violoniste allemande ne recherche pas plus de «divin Mozart» que Krivine ne s’intéresse à la légende de «papa Haydn»: avec une parfaite acuité stylistique, elle plie son instrument aux contraintes de l’interprétation «historiquement informée» – presque pas de vibrato, un phrasé au cordeau, une articulation très soignée et une vivacité impressionnante, notamment dans la section «turque» du finale. Ce Mozart net et transparent trouve son prolongement en bis dans l’incontournable Sarabande de la Deuxième Partita de Bach.


Le site de La Chambre philharmonique



Simon Corley

 

 

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