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Grand bain

Paris
Salle Pleyel
02/17/2012 -  
Serge Prokofiev : Symphonie n° 1 «Classique», opus 25
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 7 «Leningrad», opus 60

Académie de l’Orchestre Philharmonique de Radio France et du Conservatoire de Paris, Vassily Sinaisky (direction)


V. Sinaisky (© Ulla Alderin)


Comme bon nombre d’autres formations symphoniques, le Philharmonique de Radio France accueille régulièrement des étudiants dans ses rangs, afin de leur offrir l’occasion – partie intégrante de leur cursus – de plonger très tôt dans le grand bain, assistés des meilleurs mentors qui soient. Même s’il est déjà arrivé à l’orchestre de «fusionner» avec les jeunes Vénézuéliens de Gustavo Dudamel (voir ici), il est cependant rare que les élèves composent près de la moitié de son effectif: du coup, il renonce au frac pour adopter une tenue toujours sombre mais plus décontractée et, surtout, change de nom pour devenir «Académie de l’Orchestre philharmonique de Radio France et du Conservatoire de Paris». Une appellation quasi soviétique qui convient très bien à la suite de la série de programmes que le Philhar’, vendredi après vendredi, consacre à la musique russe, de nouveau avec un Russe, Vassily Sinaisky (né en 1947), chef principal du Symphonique de Malmö depuis 2007 et directeur musical du Bolchoï depuis 2010.


Comme la semaine passée, Chostakovitch et Prokofiev sont associés, presque interchangeables malgré le peu d’estime qu’ils avaient l’un pour l’autre, car on aurait pu cette fois-ci saluer aussi bien la période néoclassique du premier et la veine épique du second. Mais le contraire est tout aussi concevable, avec deux œuvres on ne peut plus dissemblables bien que chacune écrite durant l’une des guerres mondiales. Il est vrai que dans sa Première Symphonie «Classique» (1917), Prokofiev s’abstrait presque complètement de son époque pour regarder vers un certain idéal haydnien: appliqué, s’attachant à bien faire ressortir les voix secondaires, Sinaisky privilégie le sérieux sur l’humour et la légèreté, ne parvenant à faire pétiller ni la partition, ni un orchestre où les cordes ne sont pas toujours irréprochables.


Après un entracte d’une opportunité très contestable, faisant suite à première partie d’un petit quart d’heure, changement complet de décor avec la Septième Symphonie «Leningrad» (1941) de Chostakovitch: d’emblée, Sinaisky empoigne la matière avec enthousiasme, les cordes régalent le public en puissance et en sonorité, puis le fameux crescendo du premier mouvement est abordé avec lenteur, accentuant ainsi le caractère monstrueusement bête du thème inlassablement répété et scandé par les caisses claires. Bien qu’écrasé entre ce vaste portique et les deux derniers mouvements enchaînés, le deuxième ne passe pas du tout à la trappe comme c’est parfois le cas, bien au contraire, prenant ici une dimension mahlérienne. D’une belle ampleur, l’Adagio ne manque ni de chaleur, ni de lyrisme, avant un Finale où la progression de la tension est remarquablement conduite.



Simon Corley

 

 

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