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Bartók merveilleux

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/27/2012 -  
Béla Bartók : Táncsvit, sz. 77 – Concerto pour violon n° 2, sz. 112 – A csodálatos mandarin, opus 19, sz. 73: Suite
Claude Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune

Christian Tetzlaff (violon)
Philharmonia Orchestra, Esa-Pekka Salonen (direction)


C. Tetzlaff (© Giorgia Bertazzi)


Le deuxième des trois volets du cycle Bartók que l’Orchestre Philharmonia donne cette saison au Théâtre des Champs-Elysées avec son chef principal et conseiller artistique, Esa-Pekka Salonen, consiste en une combinaison de programmes déjà donnés l’année dernière en Angleterre et en Europe. Si, en novembre, il n’avait pas convaincu dans la Musique pour cordes, percussion et célesta, il avait en revanche triomphé dans Le Château de Barbe-Bleue. C’est heureusement ce bon souvenir qu’évoque d’emblée la Suite de danses (1923): une superbe mécanique orchestrale effectuant une démonstration de force, une fête sonore permanente, colorée et séduisante au point de parfois davantage faire penser aux Danses de Galánta de Kodály qu’à la rudesse de Bartók.


Déjà présent en octobre dernier salle Pleyel pour la création française du Concerto de Widmann, Christian Tetzlaff sera de retour le 1er mai avec Pierre Boulez et le Symphonique de Londres dans le Premier Concerto de Szymanowski: un rendez-vous à ne pas manquer à en juger par un phénoménal Second Concerto (1938) de Bartók, sidérant de maîtrise et d’engagement, de précision et de finesse, comme dans le soin apporté au timbre et dans la manière dont la partition semble se dérouler comme s’il l’écrivait au fur et à mesure. Un grand moment de violon qui se prolonge en bis avec une exemplaire Allemande de la Première Partita de Bach, mais dont la seconde section est hélas perturbée par des cris et pleurs.


La succession des œuvres aurait sans doute pu se présenter de manière plus équilibrée, car après cette copieuse première partie, la seconde est nettement plus courte. Seul «invité» de ce cycle Bartók, Debussy a toute légitimité à l’être, compte tenu de l’influence qu’il a exercée sur son cadet hongrois. Le Prélude à l’après-midi d’un faune (1894) témoigne de cette polyvalence qu’on ne prête décidément pas à tort aux phalanges londoniennes, passant avec aisance d’un style à l’autre; quant au chef finlandais, sans baguette mais avec la partition, il en fait un petit poème symphonique, animé par un véritable sens dramatique et de fréquents changements de tempo et d’atmosphère. Du raffinement bucolique mallarméen aux bas-fonds urbains de la Suite du Mandarin merveilleux (1919/1926), il y a un monde, dont Salonen exagère encore la différence en laissant entendre dans l’extrême violence de l’évocation initiale de la ville que nous nous situons aussi à l’époque du constructivisme soviétique. Et comment ne pas succomber ensuite à cette direction intense et narrative, à ce festival de jeu orchestral, à cette mise en place parfaitement huilée, à cette formation d’une si remarquable cohésion, culminant dans la poursuite finale, menée à un train d’enfer?


Sûrs de leurs effets de surprise, mais avec des cuivres qui fatiguent un peu, les musiciens quittent Paris sur le «Galop» de Stravinski, dernière des quatre pièces de la Seconde Suite pour petit orchestre (1921). Avant de conclure ce cycle Bartók le 25 juin avec Nikolaï Lugansky, Salonen passera avenue Montaigne le 9 juin avec l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise et Yefim Bronfman dans un répertoire complètement différent, puisque Brahms et R. Strauss seront à l’affiche.


Le site de Christian Tetzlaff



Simon Corley

 

 

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