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J - 40

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/25/2012 -  
Igor Stravinski : Octuor – L’Oiseau de feu (Suite)
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour piano n° 1, opus 35
James MacMillan : Seraph (création française)

Alison Balsom (trompette), Simon Trpceski (piano)
Ensemble orchestral de Paris, James MacMillan (direction)


J. MacMillan (© Philip Gatward)


Pour la présente et la prochaine saison, James MacMillan (né en 1959) a succédé à Nicolas Bacri dans les fonctions de «compositeur associé» de l’Ensemble orchestral de Paris (EOP). Après que l’une de ses œuvres de musique de chambre a été programmée en novembre dernier, deux le seront avant l’été, cette fois-ci en formation symphonique: son Concerto pour violon le 25 avril sous la direction de Joseph Swensen, avec Vadim Repin en soliste, puis Untold le 30 mai sous la direction de Thomas Zehetmair. D’ici là, le présent concert est le seul permettant de faire connaissance avec le chef d’orchestre, principal chef invité de l’Orchestre philharmonique de chambre de la Radio néerlandaise depuis 2010.


L’EOP demeure fidèle à sa démarche à la fois originale et exigeante et il faut se réjouir qu’elle continue visiblement à séduire le public, encore une fois venu nombreux au Théâtre des Champs-Elysées. L’un des atouts de la programmation consiste à tirer astucieusement parti de la souplesse qu’autorise une formation de chambre, le seul inconvénient tenant à des changements de plateau nécessairement un peu longs: c’est ainsi le rare Octuor (1923/1952) de Stravinski qui ouvre la soirée. Bien mise en place, l’interprétation fait ressortir la verdeur et l’ironie de l’un des premiers bijoux néoclassiques du compositeur russe.


Le rapprochement avec le Premier Concerto pour piano (1933) de Chostakovitch révèle une parenté un peu inattendue, mais ces petites fanfares narquoises ont bien le même air de famille. Sous les doigts de Simon Trpceski (né en 1979), qui se tourne vers la salle avec un large sourire lorsque retentit une sonnerie de téléphone portable au beau milieu du Lento, c’est une série d’évocations versatile et haute en couleur – film muet burlesque, vivacité et mordant d’un Prokofiev – mais il réussit aussi et surtout ce qui est sans doute le plus difficile: faire chanter cette musique. Le pianiste macédonien est accompagné par des cordes excellentes et précises ainsi que par une partenaire de luxe, Alison Balsom (née en 1978).


La seconde partie du concert offre l’occasion de profiter plus amplement du talent de la trompettiste anglaise, pour laquelle MacMillan a écrit Seraph (2010), «concertino» où l’orchestre est réduit aux seules cordes et qu’elle a déjà enregistré chez EMI. D’une durée d’un peu plus d’un quart d’heure, les trois mouvements obéissent au schéma classique: selon le compositeur, chez qui la foi catholique est l’une des sources d’inspiration principales aux côtés de ses racines celtes et de sa «conscience sociale», «un séraphin est une créature céleste ou un ange, habituellement et traditionnellement associé aux trompettes», mais seul l’Adagio central présente un caractère... séraphique, l’instrument soliste engageant un dialogue avec le premier violon solo, Deborah Nemtanu. Les deux autres mouvements, guère plus audacieux, abondent en références au style baroque: le premier oppose sans surprise un thème motorique à un thème lyrique tandis que le Marcato e ritmico final alterne des épisodes de climat assez différent.


Un peu malheureuse dans certaines de ses attaques, Alison Balsom consent bien volontiers à rester encore un peu sur scène pour jouer son arrangement de Nobody knows the trouble I see. Elle prend la peine de l’annoncer en français, indiquant que l’attrait de son travail réside exclusivement dans les cordes: modestie très excessive, bien sûr, car hormis un nouveau dialogue mettant en valeur le violon solo, elles se contentent de colorer la mélodie du célèbre spiritual que la trompette énonce à plusieurs reprises avec un superbe éventail de nuances.


A J - 40 de son changement de nom, l’EOP, qui deviendra «Orchestre de chambre de Paris» le 5 mars prochain, a encore du chemin à parcourir, même si les derniers mois ont été très largement encourageants. Ces forces et faiblesses sont confirmées dans L’Oiseau de feu (1910), plus précisément la «Suite de ballet» que Stravinski en a lui-même tirée en 1945, plus développée que l’habituelle Suite de 1919 – soit environ les deux tiers de la partition originale, grâce à 8 minutes supplémentaires intercalées entre la «Danse de l’oiseau de feu» et la «Ronde des princesses» – mais elle aussi pour un effectif restreint par rapport à celui du ballet original. Même dans ces conditions, la présence de seulement trente-deux cordes ne facilite pas l’équilibre entre les groupes d’instruments, d’autant que la finition reste perfectible. S’il recherche et obtient souvent des résultats intéressants, MacMillan reste objectif, pour ne pas dire sec: la première moitié manque donc un peu de séduction, mais il convainc davantage à partir de la «Danse infernale».


Le site de James MacMillan
Le site d’Alison Balsom
Le site de Simon Trpceski



Simon Corley

 

 

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