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Défenseur de nouvelles musiques Tournai Conservatoire 01/22/2012 - Ondrej Adámek : Quatuor à cordes n°2 «Lo que no’ contamo’»
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n°13, opus 130
Philippe Boesmans : Quatuor n°2 «Summer Dreams»
Musiques Nouvelles String Quartet : Antoine Maisonhaute, Chikako Hosoda (violon), Maxime Desert (alto), Jeanne Maisonhaute (violoncelle)
Le Quatuor Musiques Nouvelles(© swphoto.be)
Dans le cadre des «Voix intimes», festival européen du quatuor à cordes de Tournai, le Musiques Nouvelles String Quartet se produit ce dimanche après-midi au Conservatoire. Le nouveau nom de cette formation fondée en 2005 est un peu moins commercial que le précédent, Quatuor Tana, mais il souligne l’engagement de ses membres au sein de Musiques Nouvelles, ensemble montois spécialisé dans la musique d’aujourd’hui. Adoptant une tenue vestimentaire qui change de l’ordinaire (jupe colorée pour ces dames, grosse cravate décalée pour ces messieurs), les musiciens utilisent, signe des temps, une tablette au lieu des traditionnelles partitions de papier – pour tourner virtuellement les pages, il suffit d’actionner une manette avec les pieds.
Une des motivations de cet ensemble consiste à défendre des nouvelles compositions, au point que le Quatuor K. 575 de Mozart, initialement annoncé, a été remplacé par le Second Quatuor (2010) d’Ondrej Adámek (né en 1979) dont une des œuvres, Endless Steps, a été créée par Pierre Boulez – excusez du peu – il y a trois ans. D’une durée dix-sept minutes environ, cette commande du festival de Donaueschingen, créée, quant à elle, le 16 octobre 2010 par le Quatuor Diotima, nécessite de recourir à quelques ustensiles (plectre, slide) et, par moments, à un mode de jeu particulier, comme si les instruments, de surcroit désaccordés, étaient tenus comme une guitare afin de souligner l’influence du flamenco. Egalement tenus de taper du pied, les musiciens, au moins eux, semblent convaincus de la valeur de cette musique qui relève peut-être avant tout de l’expérimentation.
Les ultimes Quatuors de Beethoven forment le fil conducteur de la dixième édition du festival. Antoine Maisonhaute, Chikako Hosoda, Maxime Desert et Jeanne Maisonhaute (sœur d’Antoine) interprètent le Treizième (1825) avec bonne volonté mais il n’y a malheureusement guère à sauver de leur interprétation. Trop appuyée, forçant sur les cordes, leur lecture, presque au premier degré, repose sur une mise en place approximative, une dynamique grossière, une sonorité peu avenante et, de surcroît, hétérogène. Cela manque tout simplement de logique formelle et de décantation. Annoncé en deuxième position mais concluant finalement l’après-midi, le Second Quatuor «Summer Dreams» (1994) de Philippe Boesmans (né en 1936) convient mieux aux archets de ce jeune ensemble qui évolue avec naturel dans l’univers sonore singulier et reconnaissable entre tous du compositeur belge. Subdivisé en sept parties («dreams), cette musique inventive résume les traits les plus caractéristiques de son auteur : sophistication du timbre, versatilité et circulation incessante des motifs.
Le prochain (et dernier) concert de cette saison se tiendra le 12 février à 16 heures, cette fois au Musée de la Tapisserie, situé à deux pas du Conservatoire. Entièrement féminin, le Quatuor Kaïros interprétera, en principe, et dans cet ordre, le Quatuor «Les Quintes» de Haydn, le Troisième Quatuor de Bartók et, pour achever la série, le Quatorzième Quatuor de Beethoven.
Le site de Musiques Nouvelles
Le site d’Ondrej Adámek
Sébastien Foucart
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