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Bruxelles
Conservatoire
01/21/2012 -  
Claude Debussy : Petite Suite – Nocturnes (transcription pour deux pianos de Ravel) – En blanc et noir – La Mer (transcription pour deux pianos de Caplet)
Maurice Ravel : La Valse (version pour deux pianos)

Frank Braley, Eric Le Sage (piano)


F. Braley (© King Records)


Dans le cadre de la saison du Bozar, le Conservatoire accueille ce soir deux pianistes habitués à jouer ensemble depuis de nombreuses années. A priori, le programme préparé par Frank Braley et Eric Le Sage pose question : où réside l’intérêt d’exécuter des œuvres qui ne sonnent jamais aussi bien qu’à l’orchestre, surtout qu’au moins deux d’entre elles, La Mer et La Valse, figurent régulièrement à l’affiche des concerts symphoniques ? Cependant, compte tenu de l’excellence de ce duo, salué dans ces colonnes à l’occasion d’une remarquable intégrale de la musique pour piano et de chambre de Schumann, une telle proposition ne se refuse pas.


Presque entièrement consacré à Debussy, sesquicentenaire de sa naissance oblige, le récital débute par la Petite Suite (1889) pour piano à quatre mains que Henri Büsser orchestra en 1907. Les interprètes en restituent les délices avec finesse et élan tandis que leur sonorité est d’une richesse telle que l’envie d’entendre ces quatre pièces par un orchestre n’effleure même pas l’esprit. Ravel a habilement transcrit pour deux pianos les Nocturnes (1897-1899) en préservant la sensualité de la version originale. Avec un peu d’imagination, l’auditeur peut même percevoir le chœur vocalisant de « Sirènes ». Avant d’aborder ce triptyque, Eric Le Sage éprouve le besoin de régler la banquette qui grince sans retenue – applaudissements du public qu’un rien amuse. Sans surprise, le niveau instrumental et la précision s’avèrent de premier ordre mais le plus épatant est l’aisance avec laquelle les musiciens mêlent leurs timbres.



E. Le Sage


Frank Braley et Eric Le Sage soulignent ensuite les contrastes, la complexité (rythmique, tonale) et le pouvoir évocateur d’En blanc et noir (1915) dont le deuxième mouvement (« Lent-Sombre »), rappelle l’horreur de la Première Guerre mondiale. André Caplet, ancien combattant de 14-18, a transcrit La Mer (1905) avec un métier certain. Le tandem, qui ne manque pas de ressources pour en dévoiler la grandeur et l’éloquence, atteint le même niveau que dans les Nocturnes en première partie : naturel, souplesse, clarté, communion d’esprit. La Valse (1919-1920) de Ravel conclut le programme officiel avec fracas, aussi L’Embarquement pour Cythère de Poulenc, sorte de valse amusante et légère, vient-il bien à point en guise de bis. A l’issue de ce concert, la question posée au début de cet article trouve donc une réponse : le plaisir.


Le cycle « Récitals au Conservatoire » du Bozar se poursuit le 7 février avec également deux musiciens français, Jean-Guihen Queyras et Alexandre Tharaud, qui se produiront dans des œuvres de Marais, Bach, Stravinski et Franck.



Sébastien Foucart

 

 

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