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Un pont entre l’Europe et le Brésil

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/11/2012 -  
Franz Schubert : Sonate « pour arpeggione », D. 821
Johannes Brahms : Trois Intermezzi, opus 117 – Sonate pour violoncelle et piano n° 1, opus 38
Felix Mendelssohn : Lied ohne Worte, opus 109

Antonio Meneses (violoncelle), Maria João Pires (piano)


M. J. Pires, A. Meneses (© Felix Broede & Marco Borggreve/DG)


Dans le cadre d’Europalia, consacré cette année au Brésil, le Bozar a programmé cette saison quelques concerts dont celui d’Antonio Meneses et Maria João Pires. Le lien avec ce festival pluridisciplinaire tient presque à un fil : si le violoncelliste est bel et bien de nationalité brésilienne, la pianiste est née au Portugal, qui, certes, partage avec cet immense pays plus que la langue, tandis que le programme ne montre aucun lien avec la tradition musicale sud-américaine, à moins que la présence de Brahms et Mendelssohn ne rappelle le nombre important d’Allemands ayant émigré au Brésil. Quoi qu’il en soit, un nombreux public s’est rendu salle Henry Le Bœuf, dont Augustin Dumay, partenaire de longue date de la pianiste et qui se produira sur cette scène pas plus tard que le 18 janvier prochain avec Abdel Rahman El Bacha.


La soirée débute avec une Sonate « pour arpeggione » (1824) de Schubert travaillée avec rigueur mais, en fin de compte, terne et routinière. Le duo adopte le style qui convient, plutôt intimiste, et refuse l’emphase, si bien que l’interprétation, malgré quelques dérapages sans gravité, s’avère plus propre et nette que véritablement palpitante. Au rayon des indélicatesses, outre l’arrivée tardive de spectateurs en plein exécution, le public ne peut s’empêcher de se manifester bruyamment (toux et brouhaha) après le premier mouvement, ce qui paraît étonner l’ancien membre du Beaux Arts Trio qui encourage d’un signe de main, et avec humour, à persévérer dans ce sens – bien sûr, cela déclenche rires et applaudissements.


Les Intermezzi (1892) de Brahms permettent de savourer le piano de qualité supérieure de Maria João Pires. Le programme de salle évoque à juste titre l’élégance et la délicatesse elle fait habituellement preuve. Pourtant, si les doigts semblent glisser sur les touches, permettant ainsi à ces pièces d’évoluer comme sur du velours, la sonorité possède néanmoins de la chair et du volume. Le bon goût domine également la seconde partie introduite, comme s’il s’agissait d’un bis avant l’heure, par la Romance sans parole (1845) de Mendelssohn, seule pièce portant ce titre et adjoignant un autre instrument au piano. La Première Sonate pour violoncelle et piano (1862-1865) de Brahms s’inscrit dans cette même esthétique. Décidément, Antonio Meneses et Maria João Pires ne s’extériorisent guère, surtout elle, qui ne se permet pas la moindre grimace, au contraire de bon nombre de ses confrères, mais le public apprécie leur interprétation sa juste valeur et ne peut d’ailleurs se retenir d’applaudir après les premier et troisième mouvements. En guise de bis, outre une pièce ancrée (enfin) dans la tradition musicale brésilienne, les musiciens offrent un arrangement de la Pastorale de Bach à l’origine destinée à l’orgue.


Le site d’Antonio Meneses



Sébastien Foucart

 

 

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