About us / Contact

The Classical Music Network

Geneva

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Triste Comte de Noël

Geneva
Grand Théâtre
12/18/2011 -  et 20, 22, 27, 29, 31 décembre 2011
Gioacchino Rossini: Le Comte Ory
Antonis Koroneos*/Luciano Botelho (Le Comte Ory), Silvia Vázquez (La Comtesse de Formoutiers), Monica Bacelli (Isolier), Jean-François Lapointe (Raimbaud), Andrea Concetti (Gouverneur), Isabelle Henriquez (Dame Ragonde), Bénédicte Tauran (Alice), Rémi Garin (Coryphée 1), Nicolas Carré (Coryphée 2)
Chœur du Grand Théâtre de Genève, Ching-Lien Wu (préparation), Orchestre de la Suisse romande, Paolo Arrivabeni (direction musicale)
Giancarlo del Monaco (mise en scène), Ezio Toffolutti (décors et costumes), Vinicio Cheli (lumières)


(© GTG/Vincent Lepresle)


Grosse déception à Genève, où le spectacle lyrique programmé pour les fêtes de fin d'année n'emballe guère. Un comble pour un opéra bouffe de Rossini! Certes, Le Comte Ory n'est peut-être pas la partition la plus élaborée du maître de Pesaro, qui se borne pour l'essentiel à reprendre plusieurs morceaux du Voyage à Reims, mais c'est un des ouvrages les plus cocasses et les plus spirituels de tout le répertoire, avec sa succession d'imbroglios grivois les uns plus farfelus que les autres. Pour déboucher sur une scène finale hilarante, où les trois protagonistes partagent le même lit.


D'où vient alors qu'on s'ennuie ferme au Grand Théâtre? La réponse est à chercher tout d'abord dans une distribution vocale très moyenne. C'est un fait, les titulaires du rôle-titre ne sont pas légion, tant le héros doit affronter des vocalises redoutables. Comble de malchance, le ténor Antonis Koroneos est annoncé souffrant. Effectivement, lorsqu'on l'entend, on ne peut s'empêcher de penser qu'il se donne beaucoup de peine... et qu'il en a. Heureusement, Monica Bacelli en Isolier vient rappeler fort à propos ce que chanter Rossini veut dire, alors que la voix chaude d'Isabelle Henriquez en Dame Ragonde nous gratifie de quelques beaux moments. Malgré des stridences dans l'aigu, Silvia Vázquez incarne une Comtesse au chant clair et stylé et à la prestance raffinée. Mais les instants de bonheur s'arrêtent là, car pour le reste de la troupe, le belcanto semble une notion étrangère. Le chef Paolo Arrivabeni a indéniablement du métier et sait mener son monde d'une baguette sûre, mais sa lecture paraît bien sage et conventionnelle, sans le brin de folie ni le pétillement ou la légèreté propres à la musique de Rossini.


Même si elle fourmille de très bonnes idées, la mise en scène de Giancarlo del Monaco ne sort jamais véritablement de la convention, ce qui explique aussi pourquoi le spectacle peine à décoller. Un énorme paquet en carton occupant tout l'espace s'ouvre pour faire apparaître un gros livre. Un sympathique figurant ventru et chauve se met alors à tourner les pages, desquelles se détachent les éléments qui viennent constituer le décor: un château-fort médiéval, des animaux, des arbres et des buissons. On ne saurait manquer de citer aussi les superbes costumes étincelants. Mais la direction d'acteurs reste relativement sommaire et les gags s'enchaînent sans grande finesse. Pour découvrir un Comte Ory autrement plus subtil et plus en voix, c'est à Zurich qu'il faut se rendre, où l'Opernhaus a eu la bonne idée de reprendre pour les fêtes une production qui avait fait grand bruit l'année dernière, avec Cecilia Bartoli en tête de distribution.



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com