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A la recherche du sacré

Paris
Salle Pleyel
10/06/2000 -  
Alban Berg : Concerto pour violon "A la mémoire d’un ange"
Ludwig van Beethoven : Messe en ut majeur, opus 86


Luba Orgonasova (soprano), Monica Groop (mezzo-soprano), Herbert Lippert (ténor), Jan-Hendrik Rootering (basse)
Chœur de Radio France, Romano Gandolfi (direction)
Orchestre philharmonique de Radio-France, Jerzy Semkow (direction)

Les deux œuvres programmées par Radio France, apparemment dépourvues de tout lien, suggèrent pourtant un intéressant fil rouge : chacune illustre en effet une manière éminemment personnelle de sortir du cadre conventionnel pour exprimer des sentiments relevant de l'ordre du sacré.


Réservé, concentré, presque inquiet face à la partition du Concerto à la mémoire d’un ange déployée devant lui sur deux pupitres, Shlomo Mintz mise sur un jeu décanté à l’extrême, épuré, fragile et intériorisé. L’orchestre, transparent et rigoureux, ne couvre jamais le soliste. Tournant le dos au romantisme et au beau son, le violoniste israélien déploie néanmoins une variété de nuances qui n’exclut ni la tension, ni l’expressivité, ni même le lyrisme. C’est le même refus de tricher qui caractérise la pièce donnée en bis, une sarabande de Bach, dont Berg cite un choral dans son concerto et qui complète ainsi à merveille cette prestation.


Après ce requiem laïc, le non-conformisme religieux de la rare Messe en ut majeur de Beethoven n’était pas déplacé. Destinée au prince Esterházy, elle évoque certes parfois Haydn, mais elle annonce déjà, bien plus que la Missa solemnis, les grandes œuvres sacrées de Schubert, Brahms ou même Bruckner. Privilégiant la lisibilité et la mise en place, malgré une gestique très personnelle, Semkow accentue les contrastes à grands traits, brossant un tableau tour à tour monumental et intimiste. De la belle ouvrage, d’autant que côté vocal, le quatuor soliste est remarquablement homogène et le chœur, si l’on ose dire, vaillant et bien préparé par Romano Gandolfi, compte tenu de la partie écrasante qui lui est dévolue.




Simon Corley

 

 

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