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Franco-américain Paris Salle Pleyel 12/14/2011 - et 15 décembre 2011 Samuel Barber : The School for Scandal (Ouverture), opus 5 – Concerto pour violon, opus 14
Claude Debussy : Nocturnes
Francis Poulenc : Gloria
Patricia Petibon (soprano), Gil Shaham (violon)
Chœur de l’Orchestre de Paris, Lionel Sow (chef de chœur), Orchestre de Paris, James Conlon (direction)
J. Conlon (© Chester Higgins)
Pour son retour à l’Orchestre de Paris, avec lequel, alors qu’il n’avait pas encore trente ans, il a fait ses débuts dès février 1980 mais à la tête duquel il ne s’était pas produit depuis plus de seize ans, James Conlon a choisi un programme saluant à la fois la musique française et celle de son pays d’origine. Cette longue absence s’explique bien sûr par le fait qu’il a été entre-temps chef permanent de l’Opéra national de Paris (1995-2004), mais depuis son départ de la «grande boutique», il a dirigé à plusieurs reprises dans la capitale: quatre fois le National (en mars et novembre 2006, mars 2008 et mai dernier), une fois l’Orchestre de chambre d’Europe (en novembre 2009) et même à Bastille pour une série de représentations de Don Carlo (en avril 2007).
Bien que s’étant maintenue au répertoire, l’ouverture pour The School for Scandal (1933), l’une des premières œuvres de Barber, pleine d’alacrité et de lyrisme sous la baguette de Conlon, fait ici sa première apparition à l’Orchestre de Paris. Ce n’est évidemment pas le cas du Concerto pour violon (1939) que Gil Shaham a inclus dans son cycle de concertos des années 1930 après Prokofiev et Walton la saison passée, et avant Berg le 18 mars prochain puis Britten et Szymanowski en 2012-2013. Toujours aussi dynamique et radieux dans son jeu comme dans sa présence sur scène, le violoniste israélien n’a pas besoin d’en rajouter dans cette musique qui lui va si bien. Comme en avril dernier, il offre en bis la «Gavotte en rondeau» de la Troisième Partita de Bach et doit revenir saluer une dernière fois sans son violon pour calmer les ardeurs du public.
Après l’entracte, les musiciens, particulièrement les bois, admirables de couleur et de précision, s’illustrent dans les Nocturnes (1899) de Debussy, dessinant de confortables cumulus qui avancent sans traîner («Nuages») puis s’ébrouant dans des «Fêtes» spectaculaires, mais un peu lourdes et massives. Une fois n’est pas coutume, le triptyque, que l’orchestre n’avait pas joué depuis 1996, est présenté dans son intégralité, avec des «Sirènes» épaissies par un chœur de soixante-treize exécutants (et non les seize voix requises par la partition). En juillet 1995, pour son dernier concert avec l’Orchestre de Paris, Conlon avait donné le Stabat Mater de Poulenc. C’est cette fois-ci le Gloria (1959), déjà programmé par le National le mois dernier. Le chef américain en fait ressortir la vigueur néoclassique, orchestre et chœur toutes voiles dehors, mais la grande triomphatrice, en dépit de ports de voix un peu exotiques dans le «Domine Deus», est Patricia Petibon, dont les aigus maîtrisés ne manquent pas de rondeur.
Le site de James Conlon
Le site de Patricia Petibon
Simon Corley
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