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Entre relecture moderne et grandeur orchestrale

Paris
Cité de la musique
11/26/2011 -  et 24 novembre 2011 (Ferrara)
Johannes Brahms : Double Concerto, opus 102
Franz Schubert : Symphonie n° 9, D. 944

Renaud Capuçon (violon), Gautier Capuçon (violoncelle)
Chamber Orchestra of Europe, Semyon Bychkov (direction)


S. Bychkov (© Sheila Rock)


Chaque saison, l’Orchestre de chambre d’Europe se produit à plusieurs reprises à Paris: excellente habitude, à vrai dire, car c’est l’occasion de retrouver une formation d’élite qui, voici déjà trente ans, a été l’une des premières à associer pour des projets ponctuels au sein d’ensembles de petite dimension des musiciens menant parallèlement une carrière orchestrale ou chambriste. Début mars à Pleyel, ce sera la seconde partie, très attendue, d’un cycle Beethoven avec Bernard Haitink, entamé en janvier dernier: les frères Capuçon, très présents cette saison dans la capitale, ensemble, au sein de leur quatuor ou en soliste, prendront part à l’un de ces trois concerts (dans le Triple Concerto avec Frank Braley), mais ils sont également à l’affiche de cette mini-tournée dont la seule autre étape était consacrée à Ferrare, deux jours plus tôt, sous la direction de Semyon Bychkov, un invité régulier de l’orchestre (voir ici).


Ils ne sont certainement pas étrangers à ce que la grande salle de la Cité de la musique soit pleine en ce samedi soir: comble, mais aussi comblée, car après un enregistrement assez décevant du Double Concerto (1887) de Brahms voici quatre ans chez Virgin (voir ici), ils prennent ici leur revanche avec panache. Dès son premier solo, le violoncelle de Gautier donne le ton, libre, rhapsodique, passionné, trouvant son complément dans le violon plus sentimental de Renaud. Avec un effectif restreint (trente-deux cordes), l’accompagnement ne manque pas de puissance, surtout sous la baguette vigoureuse de Bychkov, mais privilégie avant tout un esprit chambriste, notamment dans l’Andante central, multipliant les dialogues et échanges avec les solistes. Ceux-ci prolongent le plaisir du public avec l’arrangement (1897) par Johann Halvorsen de la Passacaille de la Septième Suite (1720) pour clavecin de Haendel, une spectaculaire partie de ping-pong qui ne manque jamais de faire son effet.


Même si Bychkov avait laissé un très bon souvenir dans l’Ecossaise de Mendelssohn il y a deux ans, son choix de la Neuvième Symphonie (1826) de Schubert, qu’il n’a jamais programmée du temps de son mandat à l’Orchestre de Paris, était quelque peu intrigant. De fait, entre phrasés bien prosaïques (les cors dès l’introduction, les trombones dans le second thème du premier mouvement) et élans militaires, entre tempi rapides et ralentissements en fin de phrases, entre respect intégral des reprises dans le Scherzo et leur omission dans les autres mouvements, se mêlent velléités de relecture moderne et, comme si le naturel revenait au galop, souvenirs de grandeur orchestrale. Solide, énergique et vigoureuse, parfois même raide et brusque, l’interprétation a certes le mérite de mettre en valeur l’élément moteur essentiel à l’œuvre, mais, nonobstant les immenses qualités individuelles des musiciens, manque de respiration et de poésie.


Le site de l’Orchestre de chambre d’Europe
Le site de Semyon Bychkov



Simon Corley

 

 

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