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Romantisme germanique

Paris
Salle Pleyel
11/25/2011 -  
Richard Strauss : Quatre derniers lieder
Anton Bruckner : Symphonie n° 4 «Romantische Symphonie» (version 1880)

Waltraud Meier (soprano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Thomas Dausgaard (direction)


T. Dausgaard (© Ulla-Carin Eckblom)


Souffrant, Myung-Whun Chung a dû renoncer à diriger deux concerts successifs de son «Philhar’», dont les programmes étaient toutefois suffisamment ancrés dans le répertoire germanique pour que ses deux remplaçants aient pu les reprendre sans la moindre modification: après Mikko Franck, qui avait déjà assuré l’ouverture de la saison (voir ici), dans Brahms et Schumann, c’est Thomas Dausgaard (né en 1963), la semaine suivante, dans Strauss et Bruckner. Si le chef danois a déjà rencontré l’orchestre en juin 2000 et en mars 2001, depuis lors, il ne s’était produit depuis à Paris qu’avec des formations de son pays, en janvier 2004 et en mars 2008.


Sous sa baguette, les Quatre derniers lieder (1948) deviennent une sorte de symphonie avec voix principale: ce n’est pas qu’il lâche la bride aux musiciens, mais la salle Pleyel est décidément bien difficile pour les solistes, dont certains ne parviennent pas à passer la rampe. Depuis le premier balcon, du moins, Waltraud Meier, toujours très appréciée du public, semble étouffée par les lianes de l’orchestre straussien: somptueuse sensation, néanmoins, tant la sonorité d’ensemble paraît idéale, soyeuse et ronde mais sans épaisseur superflue, dans laquelle se fond le chant olympien de la mezzo allemande.


Après ces derniers feux du romantisme, la Quatrième Symphonie (1874/1880) de Bruckner revendique pleinement ce caractère par son sous-titre que lui attribua le compositeur lui-même. A la tête de son Orchestre de chambre de Suède, Dausgaard s’est imposé, au fil de son intégrale parue chez Simax, parmi les plus intéressants beethovéniens de ces dernières années, aux côtés de Paavo Järvi et Osmo Vänskä. Si c’est aussi avec cette formation de petite taille qu’il a enregistré la Deuxième Symphonie de Bruckner, il a au contraire choisi ici un gigantesque effectif (soixante-dix-sept cordes), bénéficiant du renfort de huit étudiants du Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans le cadre du partenariat conclu avec l’orchestre («Académie philharmonique»).


Son interprétation n’est pas toujours incontestable et poserait sans doute davantage de difficultés dans les symphonies les plus emblématiques du maître de Saint-Florian (Cinquième, Huitième), mais a au moins le mérite de renouveler l’approche de cette musique. La masse instrumentale se déploie certes parfois avec un peu trop de générosité et le caractère «romantique» est souligné de façon un peu excessive et dramatisée, avec force contrastes, grands élans et spectaculaires accélérations. Mais il impose un Bruckner globalement allégé, héritier de Schubert bien davantage qu’épigone de Wagner, donnant une impression plutôt allante malgré une durée d’exécution tout à fait habituelle (63 minutes): rythmes pointés bien marqués, attaques franches, primauté du chant, transparence mettant en valeur les détails d’orchestration. Parmi ces trouvailles passionnantes qui l’emportent sur le souci de cohérence, l’orchestre s’illustre au mieux de sa forme – cuivres souverains, à commencer par les cors emmenés par Matthieu Romand, mais aussi bois aux interventions finement ciselées.


Le site de Waltraud Meier



Simon Corley

 

 

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