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Une Anna peut en cacher une autre Zurich Opernhaus 11/06/2011 - et 9, 11*, 16 novembre 2011 Wolfgang Amadeus Mozart: Don Giovanni Anna Netrebko*/Elena Mosuc (Donna Anna), Malin Hartelius (Donna Elvira), Martina Janková (Zerlina), Carlos Alvarez (Don Giovanni), Bernard Richter (Don Ottavio), Andreas Hörl (Le Commandeur), Ruben Drole (Leporello), Reinhard Mayr
(Masetto)
extra Ballett, Chor der Oper Zürich, Ernst Raffelsberger (préparation), Orchester der Oper Zürich, Peter Schneider (direction musicale)
Sven-Eric Bechtolf (mise en scène), Rolf Glittenberg (décors), Marianne Glittenberg (costumes), Stefano Giannetti (chorégraphie), Jürgen Hoffmann (lumières)
 A. Netrebko (© Suzanne Schwiertz)
Après Anna Bolena à New York, le prochain défi sur l'agenda d'Anna Netrebko est l'ouverture de la saison 2011-2012 de la Scala dans Don Giovanni, un pari d'autant plus audacieux que la chanteuse n'a encore jamais chanté à Milan et que le public scaligère n'est pas réputé tendre avec les chanteurs excessivement médiatisés. Pour préparer l'événement, la célèbre soprano russe a endossé, pour trois représentations exceptionnelles, les habits de Donna Anna à Zurich, un rôle qui a d'ailleurs lancé sa carrière internationale en 2002 à Salzbourg. Anna Netrebko s'est parfaitement intégrée à la troupe de l'Opernhaus, ne jouant en aucune façon la diva. Son entrée sur scène fait forte impression, parfaitement dans le ton de sa première intervention, «Come furia disperata». On connaît le tempérament de la chanteuse, et sa Donna Anna est ici une furie, une femme totalement déterminée à venger la mort de son père, aux antipodes de la jeune fille éplorée et endeuillée. Son timbre corsé aux couleurs chatoyantes et son sens des nuances font merveille, même si la voix est désormais bien large pour Mozart. Carlos Alvarez, l'autre star de la distribution, prête sa voix racée à un Don Giovanni sur le retour, désabusé et cynique, comme revenu de tout, loin du félin athlétique et bondissant de Simon Keenlyside à la création de la production en 2006. Tous les autres personnages sont interprétés par des membres de la troupe de l'Opernhaus, qui ne démérite pas. Peter Schneider est un chef particulièrement attentif aux chanteurs, mais ses tempi étirés frisent parfois l'ennui.
Claudio Poloni
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