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Promesses et espoirs Paris Salle Pleyel 09/29/2000 - Pierre Boulez : Notations pour orchestre n° 1, 7, 4, 3 et 2 Gustav Mahler : Symphonie n° 5
Orchestre Philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction) Rarement concert d'ouverture d'une saison aura été porteur d'autant de promesses, d'autant d'espoirs. Le niveau, déjà très haut, atteint par l'orchestre sous la baguette de Marek Janowski semble encore progresser : les interventions solistes possèdent une assurance qu'elles n'avaient pas toujours sous la rigoureuse autorité du précédent directeur musical, les cuivres semblent plus compacts et précis, les cordes ont gardé ce fondu et cette densité si peu communes aux orchestres français. La direction de Myung-Whun Chung garde cette clarté, cette transparence (merveilleux fortissimos où l'on entend chaque pupitres !) et ce sens de l'architecture (le sens du tempo est plus construit qu'intuitif, on est plus du côté de Klemperer que de Furtwängler pour situer les choses). Les ornementations, les démultiplications du discours qu'opère Pierre Boulez dans ses Notations trouvent, sous les mains de Chung, une lisibilité et une évidence qui les rend absolument captivantes ; l'accueil enthousiaste du public, plutôt venu pour Malher, en témoigne. Les membres de l'orchestre ont plusieurs fois insisté auprès de Myung-Whun Chung pour qu'il devienne leur directeur musical. Un tel engagement traduit une vraie volonté de ne pas arrêter de progresser comme le prouva la Cinquième Symphonie de Mahler, d'une parfaire mise en place, conjuguant merveilleusement recueillement et lumière. Cette union entre cet orchestre et ce chef se fait également avec le public, qui leur réserva une ovation debout à l'issue du concert. Paris a toujours aimé Chung qui le lui rend bien ! Pour accompagner tous ces efforts et contribuer à réaliser ces espoirs et ces promesses, une association de soutien de l'orchestre vient de se créer, Prophil (www.prophilharmonique.com). La musique, la bonne musique, adoucit les mœurs mais peut aussi, c'est sans doute plus intéressant, galvaniser les énergies ! Philippe Herlin
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