About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Suivez le chef

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/10/2011 -  
Francis Poulenc : Gloria
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé

Hélène Guilmette (soprano)
Chœur de Radio France, Orchestre national de France, Ludovic Morlot (direction)


L. Morlot (© Sussie Ahlburg)


Assistant de Seiji Ozawa et de James Levine, en résidence à Lyon pendant quelques années, aujourd’hui directeur musical de l’Orchestre de Seattle : il faudra compter avec Ludovic Morlot, qui n’a pas encore quarante ans. Il n’avait pas, pour son concert avec le National, choisi la facilité : si le Gloria de Poulenc n’est pas insurmontable, l’intégrale de Daphnis et Chloé exige la plus grand maîtrise.


Cette maîtrise, on la sent dès le début du Gloria : fermeté des rythmes, homogénéité des pupitres. Le chef évite heureusement d’annexer la partition au romantisme, d’épaissir la pâte, laissant aux bois leur verdeur, voire leur acidité, se garde d’émousser les syncopes et les contretemps : il comprend bien ce que Poulenc doit à Stravinsky. Il n’a pas peur, non plus, du côté gouaille de certains pages, en particulier le « Laudamus te » – rappelons qu’il avait dirigé Les Mamelles de Tirésias salle Favart au début de cette année. Peut-être frise-t-il du coup une certaine sécheresse. Orchestre et chœur sont ici chez eux, comme Hélène Guilmette, dont on n’a pas oublié la Sœur Constance niçoise. La voix n’a pas trop de velours, elle tarde un peu à se chauffer, mais retrouve ensuite, avec de superbes demi-teintes dans l’aigu, la grâce extasiée de sa jeune Carmélite.


C’est cependant dans Daphnis et Chloé que le chef impressionne le plus. « Symphonie chorégraphique en trois parties » plus que ballet à proprement parler, ce qui justifie pleinement l’exécution intégrale de l’œuvre, trop souvent réduite à ses Suites – surtout la Seconde. Autant dire qu’il faut, pour en restituer le flux, construire ces cinquante minutes de musique, « tenir » sa baguette, veiller aux enchaînements. Ludovic Morlot satisfait à toutes ces exigences, trouvant le difficile équilibre entre la symphonie et la narration. Il reste surtout impeccable rythmicien, dominant sans les affadir la sauvagerie de la Danse guerrière ou les déchaînements de la Bacchanale. Et il laisse l’orchestre déployer ses couleurs – ces fameux bois français – pour créer des atmosphères tout en préservant une clarté très ravélienne. On regrette seulement, ici ou là, qu’il ne s’abandonne pas davantage, comme dans un Lever du jour qui pourrait être plus sensuel, dont la lumière pourrait être moins crue. Il n’empêche : avec un orchestre et un chœur en excellente forme – très beau passage a cappella –, Ludovic Morlot nous a donné un superbe concert de musique française.


Le site de Ludovic Morlot



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com