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Diderot en musique

Paris
Le Perreux-sur-Marne (Auditorium Maurice Ravel)
11/13/2011 -  
Denis Diderot : Le Neveu de Rameau
Nicolas Vaude (Jean-François Rameau), Gabriel Le Doze (Denis Diderot), Olivier Baumont (clavecin)
Jean-Pierre Rumeau (mise en scène)


N. Vaude (© Cosimo Mirco Magliocca)


Dernier jour de la troisième édition des «Rencontres musicales et littéraires en bord de Marne» au Perreux: pendant que les 4-8 ans bénéficient d’un «éveil musical», l’auditorium du conservatoire Maurice Ravel accueille un spectacle qui a déjà triomphé dans bon nombre de théâtres de France et de Navarre depuis plusieurs années. Il est vrai que Le Neveu de Rameau (1762), qui a certes déjà été porté à la scène à de multiples reprises, appelait tout naturellement, tant par son propos que par son titre même, une adaptation où la musique jouerait un rôle important. Olivier Baumont y pourvoit, non seulement en tant qu’excellent interprète sur un instrument de Reinhard von Nagel (Rameau, bien sûr, entouré de Balbastre, Corrette, Mozart et Rousseau) mais aussi en tant que facétieux compositeur d’un pastiche spécialement écrit pour l’occasion, qui ouvre et ferme le ban.


Installé à l’arrière du plateau devant son clavier, le musicien ne perd pas une miette du dialogue qui se déroule devant lui: parfois pris à partie par l’un ou l’autre de ses partenaires, il met également son grain de sel, souvent avec humour. Pour sa mise en scène du texte de Diderot, qui n’a pas pris une ride avec ses allusions aux inégalités, aux conventions sociales, au pouvoir et aux «gens d’affaires» qu’il faut «aider à restituer» ce qu’ils ont volé, Jean-Pierre Rumeau s’en tient à une scénographie économe mais suffisante (fauteuils, chaises, guéridon, carafe, verres, livres, échiquiers) et compte donc avant tout sur un remarquable duo de comédiens. Nicolas Vaude réalise une composition extraordinaire: S’il se situe lui-même «entre Diogène et Phryné», le neveu devient ici un sale gosse en guenilles déployant une inlassable activité, mélange de géniale provocation à la Amadeus, de joyeuse agitation à la Harpo Marx et de sourire psychopathe comme l’Alex d’Orange Mécanique. Dans son costume clair, gilet assorti et nœud papillon défait, qui a deux siècles d’avance sur celui de son partenaire, Gabriel Le Doze ne se contente pas de rester en retrait comme simple faire-valoir, mais campe un philosophe dandy et jouisseur observant les êtres et les choses avec recul, voire condescendance.


Une heure et demie d’intelligence et de bonheur, que demander de plus?


Le site d’Olivier Baumont



Simon Corley

 

 

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