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Bon anniversaire!

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/21/2011 -  et 22 octobre 2011 (Liège)
Jacques Leduc : Ouverture d’été, opus 28
Johannes Brahms : Concerto pour piano et orchestre n°1, opus 15
Albert Roussel : Symphonie n°3, opus 42

Hélène Grimaud (piano)
Orchestre national de Belgique, Walter Weller (direction)


H. Grimaud (© Mat Hennek)


L’Orchestre national de Belgique a soixante-quinze ans cette année et, à cette occasion, développe un marketing reposant sur l’image de trois ambassadeurs qui symbolisent chacun un maître-mot : Ozark Henry («s’ouvrir»), Kim Gevaert («surprendre») et Hélène Grimaud («approfondir»). La pianiste se produit justement au Bozar ce vendredi pour le concert phare de cette célébration auquel assiste la princesse Astrid – par conséquent, la soirée débute avec l’hymne national durant lequel l’immense majorité des spectateurs se lèvent.


Compte tenu de la relative brièveté de la symphonie concluant le programme et de la notoriété de la soliste, le Premier Concerto pour piano (1858) de Brahms aurait pu être déplacé en seconde partie. De toute évidence, Hélène Grimaud ressent intensément cette musique, au point de l’exprimer par une respiration souvent bruyante, mais son interprétation, au demeurant techniquement maîtrisée, manque d’évocation et de relief. Au moins n’éprouve-t-elle aucune difficulté à s’imposer grâce à un piano masculin, direct, plus agité que sédimenté. Egalement sous la direction de Walter Weller, l’orchestre a enregistré cette œuvre l’année passée avec Plamena Mangova. La chronique de ce disque indique que «l’orchestre s’impose par son assurance et sa robustesse mais si le niveau instrumental s’avère conforme à son niveau actuel, la transparence et la précision dans les détails viennent parfois à manquer» : l’appréciation reste valable aujourd’hui.


Au préalable, les musiciens ont pu s’ébrouer dans l’Ouverture d’été de Jacques Leduc (né en 1932), qui a occupé nombre de fonctions importantes (recteur de la Chapelle musicale Reine Elisabeth, président de la SABAM, de l’Académie royale de Belgique et de l’Union des compositeurs belges). Daté de 1968, ce bref ouvrage gorgé de sève et plein de vitalité aurait pu avoir été composé plusieurs dizaines d’années auparavant : une entrée en matière rafraîchissante qui trouve son pendant dans la Troisième Symphonie (1929-1930) de Roussel. Walter Weller, qui sera remplacé par Andrey Boreiko à compter de la saison prochaine, en propose une interprétation allant à l’essentiel, fluide, légère et aux tempi plutôt prestes. Une remarquable réussite, surtout que ses troupes, qui prennent manifestement plaisir à jouer cette musique, dispensent un fini instrumental faisant honneur à l’orchestration d’une des plus belles – si ce n’est la plus belle – symphonies françaises du XXe siècle : bois juteux, cuivres éclatants, cordes au point, en ce compris le konzertmeister qui n’échoue heureusement pas dans la redoutable intervention à la fin de l’Adagio.


Le prochain «Vendredi de l’ONB» aura lieu le 18 novembre : de nouveau avec son directeur musical, l’orchestre s’attellera un programme intéressant puisqu’il comportera l’Ouverture de Rienzi de Wagner, le Second Concerto pour violon de Bartók, avec Laurent Korcia, et deux (très belles) œuvres de Janacek relativement rares : les Danses de Lachie et Taras Bulba.


Le site d’Hélène Grimaud



Sébastien Foucart

 

 

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