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Un vrai brucknérien

Bucharest
Grande Salle du Palais
09/13/2011 -  et 16 septembre 2011 (Luzern)
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n°24 en ut mineur K. 491
Anton Bruckner : Symphonie n°7 en mi majeur

Staatskapelle Berlin, Daniel Barenboim (piano et direction)


D. Barenboim (© Diana Grigore)


Pas d’œuvre d’Enesco aux deux concerts de Daniel Barenboim présentés au festival Enesco : sa venue se suffit à elle-même. On eût pourtant préféré entendre une œuvre du compositeur roumain plutôt que le Vingt-quatrième Concerto de Mozart. Est-ce l’effet d’une trop longue fréquentation ? Le pianiste chef s’est embourgeoisé, a perdu de cette spontanéité, de cette liberté qui nous le rendaient si cher, indispensable même, au temps de sa jeunesse. Equilibré est certes l’Allegro initial, où l’on admire la qualité de ses musiciens. Mais cet équilibre vire à la neutralité bien pensante, au musicalement correct, la sonorité du piano restant de surcroît bien monochrome, très peu timbrée. Le Larghetto sonne trop lisse et l’Allegretto final manque de tension, au point de paraître routinier.

Tout change, heureusement, avec la Septième Symphonie de Bruckner, un des compositeurs de prédilection de Barenboim, qui en propose toujours des lectures très structurées, jamais séquentielles, moins mystiques aussi que d’autres brucknériens patentés. L’Allegro moderato initial frappe surtout par la souplesse des phrasés, la beauté de la pâte, le refus de bâtir une cathédrale sonore sur des sonorités fondues, le souci du dosage des crescendos. Pas de pathos dans l’Adagio, qui reste humain, presque terrien, d’un lyrisme intense, où la grandeur ne vire pas à l’emphase. De même, tout s’équilibre dans le Scherzo, à la fois bonhomme et puissant. Le finale semble moins construit, mais cela tient à sa structure, que les meilleurs, à quelques exceptions près, ne parviennent pas toujours à unifier. Barenboim fait pourtant tout pour en préserver la continuité, jusqu’à une fin plus jubilatoire que triomphale. On a heureusement oublié Mozart, du moins celui de ce soir.



Didier van Moere

 

 

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