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Concert transalpin

Paris
Salle Pleyel
10/07/2011 -  
Hector Berlioz : Roméo et Juliette, symphonie dramatique opus 17 (extraits)
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 4 «Italienne» en la majeur opus 90
Gioacchino Rossini : Guillaume Tell: Ouverture

Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


M.-W. Chung (© Jean-François Leclercq)


Etrange concert a priori que celui de ce soir qui se conclut par... une ouverture! Etrange, certes, mais finalement ô combien convaincant en raison d’une thématique évidente, un hommage à l’Italie et aux relations entre la Péninsule et l’Hexagone, et d’un orchestre magnifique qui, à l’instar du National ou de l’Orchestre de Paris, témoigne d’une superbe rentrée musicale de la part des grands orchestres de la capitale.


La «symphonie dramatique» Roméo et Juliette, créée à Paris en novembre 1839 sous la direction de Berlioz lui-même (1803-1869), n’est peut-être par l’œuvre musicale la plus connue qui ait été composée en hommage à la tragédie véronaise de Shakespeare. On pense bien davantage à Prokofiev, Gounod ou même Tchaïkovski. Pourtant, au cours des dernières années, le public parisien a déjà eu l’occasion d’entendre l’œuvre de Berlioz, que ce soit en version chorégraphiée sous la baguette de Valery Gergiev (en octobre 2007) ou en version de concert, sous celle de Sir Colin Davis (un an plus tôt, en octobre 2006). Il arrive également que ce ne soient que quelques extraits orchestraux, comme ce soir, qui sont donnés en lieu et place de l’intégrale: certains se souviennent peut-être du concert donné au Théâtre des Champs-Elysées par John Eliot Gardiner le 18 octobre 2001 à la tête de l’Orchestre symphonique de Londres ou, plus récemment, de celui dirigé par Seiji Ozawa à la tête de l’Orchestre national de France.


Ce sont d’ailleurs en partie les mêmes que ceux alors choisis par le chef nippon que Myung-Whun Chung a sélectionnés. «Roméo seul. Tristesse. Bruits lointains de concert et de bal. Grande fête chez Capulet» fait immédiatement naître ces caractères propres à la musique de Berlioz où la rêverie et les couleurs pastel s’imposent à l’oreille, servies par un orchestre qui séduit par sa clarté (superbe pupitre de violons, en outre doté d’une ampleur impressionnante) et l’aisance de ses divers solistes. Les timbales et le tambourin dansent comme il faut, la petite harmonie éclate de joie: le public est véritablement à la fête! Tout autre est la douce atmosphère de la «Scène d’amour» où les plans sonores se succèdent en lieu et place d’une mélodie qui servirait de fil conducteur à ce bel épisode où les bois sont particulièrement requis, qu’il s’agisse du cor anglais impeccable, comme toujours, de Stéphane Suchanek, de la flûte aérienne de Magali Mosnier ou de la clarinette à la chaleur toute méridionale de Nicolas Baldeyrou. L’épisode conclusif, peut-être le plus connu, celui de «La Reine Mab ou la fée des songes», met cette fois-ci davantage les cordes à l’honneur où les motifs de la partition ne sont que prétexte à une course-poursuite, les cordes étant plus effleurées que véritablement touchées par les doigts, préfigurant en plus d’une occasion ce que composera Tchaïkovski quelques décennies plus tard dans ses ballets.


Plus connues sont les œuvres de la seconde partie du concert, à commencer par la célèbre Quatrième Symphonie de Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847). En germe durant l’hiver 1830-1831 alors qu’il parcourt la Péninsule mais composée et créée seulement trois ans plus tard en mai 1833, la Symphonie «Italienne» est certainement son œuvre orchestrale la plus connue. Les deux mouvements extrêmes ont depuis longtemps justifié qu’elle fasse partie des partitions régulièrement données par les phalanges symphoniques. Là encore, le Philharmonique de Radio France fait preuve d’une étourdissante virtuosité d’autant que Chung adopte un tempo assez rapide, rendant ses lettres de noblesse au premier mouvement, qui est justement qualifié d’Allegro vivace. Bien que la gestique du chef coréen soit parfois visuellement un peu raide, les musiciens jouent avec beaucoup de souplesse, adoptant un vrai sens du phrasé qui s’avère particulièrement brillant dans le mélancolique Andante con moto. C’est notamment dans ce deuxième mouvement que les bois de l’orchestre s’illustrent de nouveau, à commencer par Hélène Devilleneuve (au hautbois) et sa comparse Magali Mosnier. Le célèbre Saltarello. Presto conclut de la plus belle manière (quelle petite harmonie!) cette œuvre qui emporte l’enthousiasme du public.


Enthousiasme qui redouble avec ce qui pouvait être considéré comme un bis mais qui faisait partie intégrante du programme, l’Ouverture de Guillaume Tell (1829) de Gioacchino Rossini (1792-1868). Inutile de présenter ici cette pièce de douze minutes qui, depuis longtemps, fait partie des pages les plus célèbres du grand répertoire, contrastant étrangement avec la méconnaissance de l’opéra dans son intégralité. Outre les solos attendus de Nadine Pierre au violoncelle et de Stéphane Suchanek au cor anglais, on ressort de cette interprétation enthousiasmé par un Philhar’ des très grands soirs et un Myung-Whun Chung au sommet de sa direction.


Aucun doute: la santé des orchestres parisiens est excellente en cette rentrée 2012!


Le concert en intégralité:






Sébastien Gauthier

 

 

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