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Erreurs de casting

Geneva
Victoria Hall
09/29/2011 -  et 27 (Zürich), 28 (St. Gallen), 30 (Basel) septembre 2011
Franz Schubert: Symphonie n° 8 “Inachevée”, D. 759
Gustav Mahler : Symphonie n° 5

Tonhalle-Orchester Zürich, David Zinman (Direction)


D. Zinman (© Prisca Ketterer)


Voici une soirée bien frustrante. L’Orchestre de la Tonhalle de Zurich qui, de mémoire, ne s’est pas rendu à Genève depuis cinq ans et se produit dans le cadre des activités culturelles de la Migros dans l’ensemble de la Suisse, à Genève mais aussi à Bâle, Lucerne, St-Gall et Zurich. Le programme de cette série permettra ainsi d’entendre entre autres d’autres artistes suisses comme le jeune Francesco Piemontesi accompagné de Zubin Mehta et de l’Orchestre du Mai Musical Florentin ou Olivier Schnyder avec Philippe Jordan et le Philharmonia Orchestra mais aussi le National et son chef Daniele Gatti ainsi que de nombreuses formations de chambre.


L’orchestre zurichois possède de solides atouts. Les cordes de belle qualité ont une réelle ampleur et les solistes s’avèrent très solides. Il y a, qui plus est, chez David Zinman des conceptions originales qui ont fait l’objet de beaucoup de travail. Il est juste dommage que ces conceptions soient pour le moins discutables.


Tempi très rapides, cordes sans vibrato, cors naturels, ornementations de la clarinette et du hautbois dans le second mouvement... les choix esthétiques adoptés pour l’exécution de la Symphonie “Inachevée” de Schubert sont directement influencés par l’esthétique des musiciens baroques. Faut-il vraiment adopter une telle approche pour rendre justice à l’œuvre ? L’introduction aux violoncelles et contrebasses manque de mystère, l’atmosphère rendue par les changements de tonalité n’a pas le temps de s’établir et la polyphonie du second mouvement manque cruellement de clarté. Cette symphonie est visionnaire et la placer dans une optique pré-haydnienne ne lui rend pas justice.


C’est une erreur de conception de même ordre que fait Zinman dans la Cinquième Symphonie de Mahler. Que d‘efforts déployés pour gommer toutes les aspérités de cette musique, que d’efforts pour rendre linéaire un discours aussi rempli de discontinuités bref que d’efforts pour rendre cette musique pleine d’excès aussi raisonnable. Il y a cependant beaucoup de belles choses dans cette exécution. Les altos sont bien mis en relief et trouvent des phrasés originaux. Comme Simon Rattle, David Zinman fait venir au premier plan son excellent cor solo dans le Scherzo trouvant des équilibres soignés dans ses interventions. Enfin, l’Adagietto, classique et serein, sonne avec beaucoup de bonheur. Mais à côté de cela, la “Marche funèbre” n’avance pas, l’« agitation » du deuxième est toute relative et le Finale est d’une sagesse apollinienne ayant banni tout dyionisisme.


C’est à nouveau dommage car l’orchestre est remarquable et que les œuvres ont manifestement fait l’objet de répétitions très soignées. Mais n’est-ce pas frustrant que d’entendre un Schubert aussi dépourvu de charme et un Mahler aussi sévère ?



Antoine Leboyer

 

 

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