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Un Beethoven humain

Paris
Salle Gaveau
09/25/2011 -  
Ludwig van Beethoven : Concertos pour piano n° 1, opus 15, n° 3, opus 37, et n° 4, opus 58

Désiré N’Kaoua (piano)
Orchestre Lamoureux, Philippe Bride (direction)




«Soyons fous!»: c’est le slogan qui préside à la nouvelle saison de l’Orchestre Lamoureux. Les deux premiers des sept concerts de 2011-2012 s’intitulent ainsi «Idée folle»: idée ambitieuse, sans nul doute, puisqu’il s’agit d’une intégrale des Concertos pour piano de Beethoven en deux temps seulement, à une semaine d’intervalle, mais folle, peut-être pas tant que cela, car il n’est guère d’année où l’un de ces marathons ne soit offert au public de la capitale, comme avec Jean-François Heisser en avril dernier. Et une telle perspective ne pouvait effrayer Désiré N’Kaoua, qui se produit de par le monde depuis plus d’un demi-siècle avec une intégrale de l’œuvre pour piano seul de Ravel qu’il donne en un ou deux concerts (voir ici).


Le premier volet n’en demeure pas moins copieux – trois concertos, soit une heure trois quarts de musique – mais le soliste, qui a fêté ses soixante-dix-huit ans en juin, ne s’en laisse pas conter. On ne vient certes pas l’entendre pour une énième exécution techniquement parfaite mais vide de toute expression comme on en subit trop régulièrement. On ne vient pas non plus, il faut hélas le dire, pour l’Orchestre Lamoureux, trop souvent à la peine, sous la direction de Philippe Bride (premier violon solo de l’Ensemble orchestral de Paris depuis 1978), plein de bonnes intentions mais ne parvenant pas toujours à assurer la mise en place.


Mais on vient en revanche pour goûter à la quintessence du piano français dans ce répertoire: en dépit de difficultés passagères, en particulier dans le Premier Concerto (1798) et, dans une moindre mesure, malgré l’aide de la partition, dans le Quatrième (1806), N’Kaoua répond ainsi, bien des années plus tard, à ce professeur qui, le considérant comme inapte à Beethoven, lui recommandait de se consacrer plutôt à Mozart...


Cela étant, son interprétation a des accents mozartiens, et pas seulement dans le Premier. A tout le moins, c’est un Beethoven humain, souriant même – on peut préférer le Troisième (1802) plus imposant, incisif et dramatique, mais comment ne pas admirer cette infinie délicatesse, cette élégance subtile et ce souci constant de faire chanter les notes? Le toucher ne pèse jamais, mais le son ne manque pas de corps pour autant: conciliant articulation et souplesse, son jeu tout en nuances fuit les excès et s’attache à établir une relation équilibrée avec l’orchestre. Et il sait en outre ménager des surprises dans les cadences, entre celle, inhabituelle, du premier mouvement du Premier, que le rapprochement qu’il suggère entre les dernières mesures de celle du Finale du Troisième, avec ses gammes ascendantes ralenties, et l’introduction du Finale de la Première Symphonie.


Beethoven, bien sûr, en bis, et une «petite plaisanterie» en même temps, car N’Kaoua se souvient non sans nostalgie de ses débuts en public: c’était à Alger, il n’avait alors que six ans et il avait joué ce charmant petit Rondo, second mouvement de la Seconde Sonatine facile (en fa).


Le site de l’Orchestre Lamoureux



Simon Corley

 

 

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