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Anniversaire

Tournai
Maison de la culture
09/25/2011 -  
Nicolas Bacri : Quatuor à cordes n° 4, opus 42 « Hommage à Beethoven »
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n° 15, opus 132
Johannes Brahms : Quintette pour piano et cordes, opus 34

Sofja Gülbadamova (piano), Quatuor Psophos : Eric Lacrouts, Bleuenn Le Maître (violon), Cécile Grassi (alto), Guillaume Martigné (violoncelle)




Pour sa dixième édition, le festival européen du quatuor à cordes de Tournai « Les Voix intimes » a invité plus de formations qu’à l’accoutumée. Six représentants de la nouvelle génération se partageront les cinq derniers Quatuors et la Grande Fugue de Beethoven, fil rouge de cet anniversaire : le Quatuor Psophos débute la série ce dimanche après-midi avec l’Opus 132 suivi par les Quatuors Amôn dans l’Opus 127 (23 octobre), Parker dans l’Opus 135 (19 novembre), Voce dans l’Opus 133 (18 décembre), Tana dans l’Opus 130 (22 janvier) et enfin Kairos dans l’Opus 131 (12 février). Bartók, Brahms, Haydn, Kirchner, Mozart, Ravel, Schubert et Smetana complètent classiquement la programmation qui réserve une petite place à la musique contemporaine (Bacri, Boesmans, Rihm). Malgré l’absence des plus grandes formations, qui s’y sont produit dès sa fondation, ce festival, qui pratique des tarifs abordables, compte toujours parmi les manifestations les plus intéressantes du pays.


Cette édition a débuté le dernier week-end de septembre en se focalisant, très logiquement, sur les Quatuors de Beethoven : conférences (Bernard Fournier, Harry Halbreich, Dominique Huybrechts, directeur artistique du festival), master class par les membres des Quatuors Danel et Psophos, concerts gratuits d’une demi-heure dans le centre-ville par les Quatuors Eclipse, Leporello et Sarasatro qui ont interprété chacun un Quatuor de l’Opus 18 et, enfin, prestation du Quatuor Psophos, fondé en 1997, plusieurs fois remanié depuis et vainqueur au Concours international de quatuor à cordes de Bordeaux il y a dix ans.



Le Quatuor Psophos


Pour ce concert, commencé avec dix de minutes de retard à cause d’une capacité d’accueil insuffisante à la billetterie, la salle Frank Lucas de la Maison de la culture affiche moyennement complet, ce qui peut être imputable à la météo estivale. Suite à une permutation dans le programme, la formation aborde en premier lieu la pièce contemporaine, en l’occurrence le Quatrième Quatuor (1989-1990, révisé en 1993-1995) de Nicolas Bacri, sous-titré « Hommage à Beethoven » et qui, justement, cite un thème de la Grande Fugue. Cet ouvrage d’une vingtaine de minutes, qui ne s’impose guère par la force et l’originalité de ses idées, repose sur un langage plutôt consonant et sans audace particulière. Les jeunes gens s’attaquent ensuite au Quinzième Quatuor (1823-1825) de Beethoven dont ils livrent une interprétation équilibrée, nettement contrastée mais manquant quelque peu de chaleur. Grâce à des tempi raisonnables, ils en restituent la structure, les détails et le climat avec soin tandis que le niveau instrumental s’avère dans l’ensemble estimable, malgré quelques traits acides.


La seconde partie permet de lier connaissance avec Sofja Gülbadamova, qui a remporté l’année passée le grand prix du Concours « Rosaria Marciano » et le deuxième prix au Concours André Dumortier. La pianiste, dont la chevelure évoque Mélisande, se joint aux Psophos pour le Quintette pour piano et cordes (1863) de Brahms qui laisse une impression mitigée : si le Scherzo et le Finale bénéficient d’un jeu plus à propos, énergique et fermement tenu, les deux premiers mouvements souffrent de discontinuité et, par conséquent, manquent de conviction. Ces réserves ne remettent pas en cause la valeur de cette formation d’une réelle probité ni celle de leur partenaire qui ne se fait pas toujours entendre avec clarté – l’acoustique plutôt sèche de la salle reste défavorable, il faut le reconnaître. Les musiciens, qui ne se voient étrangement pas remettre de présent à l’issue du concert, prennent congé du public sans lui accorder de bis.


Le site des Voix intimes
Le site du Quatuor Psophos
Le site de Sofja Gülbadamova



Sébastien Foucart

 

 

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