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Néo

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/21/2000 -  
Igor Stravinski: Feu d’artifice, opus 4 - Œdipus Rex
Richard Danielpour : Concerto pour violon "A fool’s paradise" (création française)


Chantal Juillet (violon)
Ludovit Ludha (Œdipe), Petra Lang (Jocaste), Robert Gierlach (Créon, Le messager), Denis Sedov (Tirésias), Marc Laho (Le berger), Laurent Terzieff (récitant)
Chœur de Radio-France, Lubomir Matl (chef de chœur)
Orchestre national de France, Charles Dutoit (direction)

C’est un fort bel Œdipus rex qui a été offert aux spectateurs du Théâtre des Champs-Elysées. Certes, la tension tarde sans doute un peu à monter, mais après l’intervention de Tirésias, chacun ressent que l’on est entré, serait-on tenté de dire, in medias res et l’intérêt ne se démentira plus jusqu’à l’épilogue. Dutoit conduit ses troupes au succès en laissant simplement parler une partition pas si néo-classique que ça. Les solistes sont d’une remarquable homogénéité : Œdipe juste et intelligent de Ludovit Ludha, Jocaste puissante, quoique pas toujours très contrôlée, de Petra Lang, Tirésias musical et expressif de Denis Sedov, bons Messager de Robert Gierlach (hélas, son Créon est trop couvert par l’orchestre) et Berger de Marc Laho. En parfait maître de cérémonie, Laurent Terzieff, partagé entre austérité et hallucination, assume avec brio la fonction théâtrale du récitant. Le chœur, précis et irréprochable, et l’orchestre, avec des pupitres de clarinettes et de trompettes particulièrement à la fête, participent pleinement à cette réussite.


En première partie, Dutoit, après une lecture fidèle d’un autre exercice de style stravinskien, le fugace Feu d’artifice, donnait, avec Chantal Juillet, la première française du Concerto pour violon du compositeur américain Richard Danielpour. Créée en août dernier par les mêmes artistes avec l’Orchestre de Philadelphie, cette œuvre se présente comme un objet lisse et plaisant, violonistique à souhait (avec cadence à la fin du premier mouvement), d’une forme (trois mouvements) et d’un langage fort peu révolutionnaires, oscillant tour à tour entre Barber, Bernstein, Copland et Adams, mais avec parfois des échappées plus inattendues vers Satie, Korngold, Khatachaturian ou Prokofiev. Le compositeur s’est fixé un objectif ("j’essaie toujours d’être sincère") et il y parvient : néo-romantisme, si l’on veut, pour lequel le jeu sage et policé de la soliste ainsi que l’accompagnement consciencieux de l’orchestre paraissent tout à fait appropriés.



Simon Corley

 

 

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