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Innovations dans une ruine

Paris
Abbaye de Royaumont
09/10/2011 -  
17 heures 30
Science des vibrations – Relecture Xenakis
Iannis Xenakis : Nomos alpha – Kottos
Ruben Sverre Gjertsen : Psi (création)
Hector Parra Esteve : L’Aube assaillie


Arne Deforce (violoncelle)


20 heures 45
Mathématique de la résonance – Relecture Xenakis/Stockhausen
Karlheinz Stockhausen : Kontra-Punkte
Hanna Eimermacher : Hommage an den Klimperkasten (creation)
Georgy Dorokhov : Exposition IV (creation)
Iannis Xenakis : Eonta

Ermis Theodorakis (piano)
Ensemble Linea, Jean-Philippe Wurtz (direction)




Aller à Royaumont c’est retrouver la nostalgie du plus beau des week-ends musicologiques, en 1979, autour de la création, à l’Opéra de Paris, de Lulu de Berg, complété par l’orchestration du troisième acte par Cerha. Inoubliable!


Aujourd’hui, il s’agit de revenir sur deux grands innovateurs du XXe siècle, Xenakis et Stockhausen, et sur l’inspiration qu’ils ont transmise à la génération suivante. D’abord Xenakis avec Nomos Alpha pour violoncelle, œuvre innovante et puissante, interprétée avec une aisance incroyable par Arne Deforce. Suit une création, Psi de Gjertsen. Difficile d’imaginer une influence plus marquée d’un compositeur sur un autre: une ressemblance étonnante avec, quand même, quelques difficultés nouvelles pour le soliste. Anecdote étrange: au programme l’œuvre est marquée «Nomos Bêta» et à l’arrivée le bêta se transforme en psi. Pourquoi? Peut-être pour marquer une certaine libération par rapport à l’inspirant. Après Kottos, l’oreille est saturée. Dommage qu’on ait ajouté une quatrième œuvre, celle de Parra qui doit être passionnante mais qu’on a du mal à percevoir par fatigue. Xenakis est génial et innovant mais aussi violent et agressif.


On repose l’oreille avec une installation sonore électronique au cloître proposée par Maurilio Cacciatore. Des haut-parleurs qui diffusent des sonorités de flûte basse et de guitare qui se mêlent au chant des oiseaux et au bruit léger du vent, agrémenté, malheureusement, de temps en temps, par le bruit d’un avion se rendant à Roissy-Charles de Gaulle.


Ensuite, le concert du soir. Kontra-Punkte de Stockhausen, magnifiquement interprété, suivi de la création d’une œuvre-hommage d’Eimermacher. Là, l’influence est plus difficile à percevoir. Il faudrait peut-être réécouter l’œuvre pour mieux comprendre les points de jonction entre les deux. Je ne dirai rien de l’œuvre de Dorokhov car il n’y a rien à en dire. Une clownerie musicale. Le public applaudit par politesse. Il y a même un «Bis!» crié, qui est ou comique ou méchant. On termine par Eonta qui met en valeur Ermis Theodorakis au piano. Epoustouflant.


On se demande quel avenir auront ces «classiques» du XXe siècle. Comment les générations futures vont les recevoir. Mystère! On finit la soirée avec les oreilles qui tintent, surtout par les cuivres d’Eonta, mais assez heureux d’avoir vécu des décennies d’innovation musicale. La lune, pleine, est belle sur le parc de l’Abbaye. Que ferait-on sans la musique?



Benjamin Duvshani

 

 

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